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Channel: La Pipette aux quatre vins
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Domaine de l'Ecu : chasse au trésor dans le Muscadet!...

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Le nom de ce domaine du Pays Nantais ne manque pas de titiller notre imaginaire. En tout cas, celui de tous ceux qui se virent un jour en chasseur de trésor dans des contrées lointaines, en plongeur voyant surgir d'un récif corallien, les membrures d'une épave cachant un coffre dégoulinant de pièces d'or ou, plus modestement, en jardinier du dimanche, dont la bêche heurte malencontreusement une cassette historique, sauvée de quelque envahisseur ou de quelque révolte, bien avant que ne fusse créée cette ZAC des temps modernes. Aujourd'hui, le trésor n'est pas du même métal. Il nous abreuve, mais une certaine forme de rareté et d'exception attise la convoitise d'autres passionnés. En route pour le Domaine de l'Ecu et une chasse au trésor dans le vignoble de la Bretonnière du Landreau!...

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Si Guy Bossard recula devant l'éventualité d'appeler son domaine le Clos de l'Écu, échappant ainsi à quelques échanges d'amabilités quasi inévitables, lorsque les noms de domaine deviennent de véritables enjeux (l'INAO lui aurait de toute façon signifié qu'un "clos" devait être entouré de mûrs!), il s'en fût de peu que la monnaie européenne ne s'appela ECU (European Currency Unit), ce qui aurait peut-être bien vallu au vigneron ligérien une levée de... boucliers digne des troupes gauloises face aux légions de Rome... ou une promotion internationale à peu de frais!... Mais, Helmut Kohl, en 1979, n'aimait pas ce nom prononcé"ein Ecu", trop proche à ses yeux de "eine Kuh", ce qui ne pouvait que dynamiser l'amour vache qui lie nos deux pays, l'Allemagne et la France, depuis des lustres.

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Voilà maintenant plusieurs décennies que Guy Bossard fait un peu office d'extra-terrestre dans le vignoble nantais, avec son attachement à une agriculture respectueuse de l'environnement et des hommes, ainsi qu'à la biodynamie, qu'il a adoptée depuis une vingtaine d'années. Ses cuvées Gneiss, Orthogneiss et Granit ont largement contribuéà interpeller les amateurs quant à l'existence de sols et sous-sols susceptibles de sortir les Muscadet de leur torpeur uniformisée, caractère souvent voulu, en premier lieu, par le grand négoce local. On peut d'ailleurs presque s'étonner qu'il ait fallu toutes ces années pour que la région, l'appellation ne se penchent plus à fond dans une réelle  identification des zones et des crus. Encore faut-il noter que la validation de la démarche de Crus Communaux avance à petits pas, tant il a fallu ménager les susceptibilités et voir l'INAO apporter sa touche : les zones sont désormais géographiques et identifiées uniquement par le nom des communes, ce qui écarte du même coup tout rapprochement avec les roches présentes dans la mosaïque des terroirs locaux*.

Au Domaine de l'Ecu, cette démarche dite qualitative n'est pas vraiment d'actualité. D'abord parce que les parcelles (plutôt grandes) composant les 22,5 ha de l'ensemble sont situées au coeur de la zone de Goulaine, largement plus diverse et variée que les autres, mais aussi parce que le duo de vignerons du Landreau, de la bouche même de Frédéric Niger Van Herck, estime que "l'on doit imposer un minimum de travail des sols et admettre définitivement l'intérêt de la vendange à la main. Sinon, c'est un peu pisser dans un violon pour en sortir un si bémol!..." Et c'est un amateur de musique classique et d'opéra qui le dit!... Et même si les choses avancent quelque peu du côté de la Haie Fouassière (autour de Jo landron) et sur Clisson, où quelques domaines sont désormais en bio ou en conversion.

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Petit tour des parcelles donc, en compagnie de Frédéric, arrivé au domaine pour les vendanges 2009, qui effectua ensuite quelques "stages découvertes" au sein de la structure en 2010, puis décida en 2011 de s'investir (et d'investir!) définitivement auprès de Guy Bossard, à la recherche d'un partenaire solide et passionné. Les deux s'entendent désormais comme larrons en vigne! Les expériences et les dynamiques se sont associées pour le meilleur du domaine, évitant ainsi le pire. Frédéric, Nantais de naissance et avec des origines bretonnes, façon région de Concarneau (non, il ne s'agit pas d'un richissime hollandais ou l'héritier d'un diamantaire anversois!...) a lâché Paris et start-up, pour chausser ses bottes de sept lieues, parcourir le vignoble et le monde (export dans trente pays!) et apporter sa patte, ses envies, suggérer de nouvelles orientations et étonner d'autant plus les amateurs.

A proximité du petit chai tout à fait classique, au coeur des vignes (point de bodega façon Rioja à ce jour!), on peut justement découvrir deux des trois dominantes locales de sols. A la faveur d'une sorte de fracture géologique dans la butte de gneiss, on comprend mieux de visu la superposition des composantes : un sol argilo-siliceux assez léger, avec peu de terre, puis du gneiss délité sur une marche d'orthogneiss. Et la présence de ferro-manganèse qui, selon le vigneron, n'est présent qu'ici et au Montrachet!... Muscadet Grand Cru!...

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Ici, malgré tout, nombre de parcelles sont abandonnées ou à vendre, du fait des arrêts ici ou là. Depuis 2011, 1,5 ha sur une vaine de granite de deux kilomètres de long et cinq cents mètres de large a été récupéré dans un très beau secteur et quelques autres, moins intéressantes, ont été cédées. Notez que voilà une vingtaine d'années, un hectare de Muscadet coûtait 300 000 francs, alors qu'aujourd'hui, il se négocie aux alentours de 5000 ou 6000 euros!... Vous avez dit dépréciation?...

Une forte détermination, une réflexion intense jumelée avec une solide expérience et quelques moyens ne suffisent pas de nos jours à s'installer dans un confort absolu (notez bien cependant, que la dérive de celui-ci en une léthargie pesante, a naguère plongé bien des acteurs locaux dans le marasme). Notamment, parce que les chausse-trappes ne sont pas rares. A commencer par les dégustations d'agrément, qui ont le don de faire sortir de ses gonds le plus patient des vignerons!... Ainsi, Frédéric cite quelques exemples démontrant la duplicité en vigueur : Orthogneiss 2010 a été retoqué pour sa supposée volatile et son caractère oxydé. Mieux encore, Gneiss 2011 a subi les foudres du jury qualifiant ce vin d'exogène, pourri, moisi, oxydé et réduit en même temps!... Un poème!... La négociation qui suivit fut quelque peu tendue... mais le poids du domaine n'est pas négligeable. Parmi les sujets qui électrisent le vigneron nantais, les CVO, ou cotisations volontaires obligatoires, celles qui font débat, pour le moins, au sujet de l'interprofession régionale, que quelques appellations ont quittée ces dernières années. Dernière réponse en date d'un groupe de vignerons nantais, la création d'une nouvelle association - Les Vignes de Nantes - qui s'attache depuis 2011, à promouvoir les vins du cru.

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Au chapitre de l'évolution en douceur depuis l'arrivée de Frédéric, la durée des élevages, qui s'étirent tous désormais au-delà de douze mois (cuvée Classique, issue de jeunes vignes sur gneiss et granite), pour atteindre quinze à dix-sept mois pour tous les vins du millésime 2011 (onze à treize mois pour 2010 et avant). Au-delà de cette orientation nouvelle, il s'agit aussi de développer l'idée que tous les Muscadets du domaine ont une capacitéàévoluer favorablement avec le temps. On s'en doutait déjà et chacun avait eu sans doute l'occasion de le constater dans diverses circonstances, mais l'accent est mis sur cet aspect des choses, afin que la clientèle, notamment la belle restauration, s'inscrive dans une démarche et une consommation un peu différente.

Verre en main, comme souvent dans la région, on passe ainsi d'une cuve à l'autre, pour un grand nombre souterraines. A ce stade, c'est aussi l'occasion d'apprécier ces vins tout en nuance, avec chacun leur expression. Il faut dire que la "typicité Muscadet", si tant est qu'elle soit fermement définie, n'est pas ici une fin en soi. On produit et on vend ici du Domaine de l'Ecu avant toute chose, voire de la biodynamie et pour certaines destinations lointaines, du Vin de Loire. Il ne faut cependant pas voir là un reniement de l'appellation et, pas davantage une forme de renoncement, mais les vignerons voyageurs, quelle que soit leur région d'origine, mesurent bien la perception, voire la stratégie de certains de leurs acheteurs et doivent l'intégrer dans leur argumentaire.

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En 2012, comme partout en Loire, ce sont les petits volumes qui caractérisent le millésime, avec guère plus de 15 hl/ha ici, mais la qualité globale est des plus intéressantes. En guise de mise en bouche, découverte d'une nouvelle cuvée, issue de la vigne sur granite récupérée depuis un an et qui était abandonnée depuis deux autres années. Première année de conversion et vinification séparée comme il se doit. A terme, cette vigne permettra d'augmenter le volume de Granit, cuvée toujours très demandée et ce, malgré les 14 ha de ce type de sol présent au domaine. Pour l'heure, trente hectolitres donc (sur 1,5 ha!), dont l'élevage devrait se prolonger en amphores made in Languedoc (les mêmes que Clos Marie, fabriquées à la main), dès qu'elles seront prêtes. Il faut en effet les abreuver d'eau, afin de limiter les pertes par évaporation à 10% à l'année. La tendance minérale du jus, à ce stade, laisse augurer d'un résultat plutôt captivant.

Des essais donc, des nouveautés, comme les 10 hl de ce Gros Plant sur le point de faire sa malo et qui aura, lui aussi, une forte capacitéàétonner, n'en doutons pas. Après un tour d'horizon des autres cuvées 2012 (notez qu'il n'y aura pas de Classique!), découverte des Muscadet rouges!... Des quoi?!... Non, rassurez-vous, le Domaine de l'Ecu n'a pas pour ambition de révolutionner le landerneau nantais. Il s'agira bien de cuvées proposées en Vin de France, mais qui vont démontrer la capacité des terroirs locaux à produire de très belles cuvées, comme certains cabernets sur granite le laissent entrevoir. Et puis, la "culture languedocienne" de Frédéric Niger fera le reste, avec l'aide de certains vignerons régionaux experts, comme Jérôme Brétaudeau.

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Le premier de ces rouges est un cabernet issu de parcelles d'orthogneiss et d'une semi-carbonique, égrappé et avec une cuvaison de dix jours. Sera résolument sur un mode glou-glou (avec peut-être un essai sur deux amphores?), après un élevage en barriques de 18 à 19 mois. Son nom?... Red Noz!... Le rouge qui va bien aux fest noz!... Autre valeur sure très probable, un second cabernet égrappé, issu d'une parcelle de granite, appelée Les Robinots. Cuvaison de douze jours, remontage et pigeage d'une vinifcation assez traditionnelle et sans doute un élevage de 18 mois en barriques (selon la disponibilité du chai, après la récolte 2013, que chacun espère très différente de la dernière!). Enfin, last but not least, le troisième rouge est un pinot noir sur gneiss, qui ne manquera pas de faire craquer les amateurs, dans une année où les pinots de Loire semblent être souvent réussis!... Mais, cela ne représente que trois barriques (de très bonne origine, puisque venant de Château Latour et passées par la cave de Nady Foucault!), soit 8 hl pour 80 ares. Vendange entière, cuvaison de 19 jours, puis pressurage, passage en cuve pendant deux mois et élevage en fûts à déterminer (un an sans doute). Le nez est assez exubérant, sur les baies noires, le cassis, avec une jolie touche de violette, d'iris. Ce jus est assez concentré, mais délicat. Ça pinote à souhait!.. A suivre!...

Pour finir, dégustation au caveau de ce qui est disponible actuellement et, au passage, découvertes des nouvelles étiquettes : Gneiss 2010 et 2011, Orthogneiss 2010, puis Granite 2011, tonique à souhait, sans oublier le Gros Plant 2010 et ses seize mois d'élevage.

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Arrêtons-nous un instant sur Taurus 2010, le plus meursaltais des Muscadet du domaine et son habillage reproduisant un vitrail de la cathédrale de Chartres. C'est là le premier millésime de cette "cuvée prestige"!... Seize mois d'élevage également (dix en cuves et six en fûts - venant en droite ligne d'un célèbre domaine bourguignon - sur lie). Les raisins viennent à 55% de parcelles sur orthogneiss et à 45% de granite. Pas de traitement au froid, ni filtré, ni collé. Le vin s'inscrit dans une autre dimension, avec son potentiel de garde indiscutable. Il faut le ménager, le préparer pour l'apprécier tout à fait : carafage, dégustation à température et mieux encore, en faire le partenaire d'une cuisine choisie. Une cuvée bizuth dans le panel des sélections désormais disponibles dans la région, mais qui a un beau potentiel pour devenir rapidement une leader référente. Une sorte de Gabart des terroirs nantais, surfant sur les vagues minérales du golfe ligérien et océanique!..? (non, je n'en ai pas abusé!)

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Formant ce duo de compétences et de sensibilités, Guy Bossard et Frédéric Niger Van Herck donnent un nouvel élan au Domaine de l'Ecu, échappant sans doute ainsi à une forme d'apathie trop souvent préjudiciable à la marche durable d'un domaine viticole. Ils ne sont sans doute pas les seuls à y avoir pensé en Muscadet, tant on peut remarquer depuis quelques temps - bien avant le mariage pour tous! - de nouvelles associations (de générations et de dynamiques) porteuses de beaucoup d'espoirs, telles Marc Ollivier et Rémi Branger, à Maisdon sur Sèvre, voir Jérémie Huchet et Jérémie Mourat (Les Bêtes Curieuses!), du côté de Château Thébaud, tous prêts à développer la qualité et à mettre en valeur un vignoble souvent décrié, voire dénigré, même par certains locaux. Des Muscadet qui doivent donc s'exporter, mais pas seulement au-delà des frontières et ne plus soufrir d'un quelconque complexe d'infériorité, face à d'autres blancs français, pour retrouver la place qu'ils méritent sur la carte des restaurateurs et dans la cave des amateurs.

Des motifs de réjouissance donc, pour tous ceux qui oseront désormais s'aventurer au coeur du Pays Nantais. Alors que les choses semblaient immuables pour la plupart, il faudra demain une âme d'aventurier pour se lancer à la découverte du Far West ligérien. Les chercheurs d'or sont en passe de mettre au jour un nouveau filon d'or liquide. Vous pourrez croiser ce duo de vignerons dès samedi, à Angers, à l'occasion des Greniers-Saint-Jean. A ne pas manquer, après le succès d'un récent voyage à Montpellier.

*: Pour information, sont validés (à la mi-2012) les crus de Clisson (granite), Gorges (gabbro) et Le Pallet (dominante gabbro). Commission en cours pour Goulaine (plutôt gneiss), Mouzillon-Tillières, ex-Rubis de la Sanguèze (gabbro), Monnières-St Fiacre (gneiss et orthogneiss) et Château Thébaud (gneiss et granite). Encore convient-il d'apporter des nuances selon l'altération des roches ou la texture des sols.


Tronches de vin : le but, c'est le chemin!...

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Dans à peine plus d'un mois, le 15 mars, tout ce que notre beau pays compte de bonnes librairies, mettra à votre disposition le guide qui se veut être une sorte "d'anti-guide" : Tronches de vin, le guide des vins qu'ont d'la gueule!... Au passage, je ne sais trop à qui attribuer cette maxime bien connue, peut-être Confucius, Goethe ou Gandhi, mais lors de sa récente arrivée aux Sables d'Olonne, au terme de son Vendée Globe quelque peu mouvementé et à la fin de parcours incertaine pour cause de perte de quille, Jean-Pierre Dick, à peine débarqué, précisait que pour lui aussi, le but n'est pas le but, mais que le but est bien le chemin!... Certes, pour notre part, nous n'avons pas perdu notre quille (il serait même plutôt question de toutes celles que nous avons trouvées sur notre chemin, pendant ces dernières années!), mais les vicissitudes de toutes sortes n'ont pas manqué, qui auraient très bien pu condamner la parution, si ce n'était l'abnégation des uns et des autres.

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Voilà donc près d'une semaine, toute la technologie et les compétences d'IME, à Beaume-les-Dames, se sont mobilisées, afin que soient imprimés dans un temps record les exemplaires du livre mis à disposition du public (bien aimé!) à la mi-mars prochaine. Enfin!... Un moment très attendu pour les co-auteurs, passés par un peu tous les sentiments pendant cette période de (re)gestation, sans céder malgré tout au découragement et bien décidés à domestiquer ce chat noir qui nous poursuivait depuis le début de l'aventure.

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Une première mouture de ce projet aurait pu voir le jour, deux ans plus tôt. Avec un autre collectif, plus large. Une sorte de diligence à l'équipage un poil trop grand peut-être, pour se glisser sur tous les chemins de traverse et un premier éditeur presque surpris de se trouver sur ce bateau (cette galère?) et qui préféra rester au port. Sans doute, aurait-il fallu aussi une plus grande part de négociation pour composer la liste définitive des vignerons et domaines présents à la table des matières (ou sur la carte des vins, voire la table à cartes) et donc, intégrer le risque d'une dépense d'énergie préalable pouvant mettre le bateau pirate sur les récifs, dès la sortie du chenal.

Projet en berne donc, jusqu'au printemps dernier, mais c'était sans compter sur toute l'abnégation et l'envie d'Antonin Iommi-Amunategui, sorte de poil à gratter du web 2.0, option vins, verres et tire-bouchons, qui rencontra par hasard Jean-Paul Rocher, éditeur bien connu et passionné par le sujet (on lui doit notamment RED ou la publication en français du Vin Nu, d'Alice Feiring), qui s'enticha joyeusement et immédiatement de cette aventure ne demandant qu'à redémarrer, pour peu que les vents lui soient favorables. Quelques e-mails plus tard, encore deux ou trois conversations téléphoniques et le team majeur était reformé : Olivier Grosjean, alias Olif, ne pouvait rester à quai, puisque aussi à la base de la formation de l'équipage. Eva Robineau, dont chacun devinait la part de fraîcheur que sa passion ligérieno-vinique pouvait apporter, Guillaume Nicolas-Brion, du morgon plein les veines et sur le ponton pile-poil au bon moment, pour sauter à bord, à l'instant où on largue les amarres et votre serviteur, pipette dans la poche du ciré et toujours un oeil sur l'horizon.

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Et c'est comme cela que l'on accélère le temps. L'été lui-même, pas estival pour deux sous dans bien des régions, participait à la dynamique, en limitant nos envies d'aller plus souvent à la plage. Ce fut également le moment où nous eûmes connaissance de l'aggravation de l'état de santé de notre éditeur. Las! En septembre, ce satané chat noir, impitoyable, eut raison de lui... Comme un homme qui tombe à la mer, en pleine nuit, lorsque les éléments se déchaînent... Adieu Jean-Paul Rocher!... Et pourtant, quelque part, cette envie de lui rendre hommage, de reprendre la barre et le bon cap.

Mais, comment faire?... Lors des dernières semaines de la vie de son père, Marie Rocher a maintenu le contact, confirmé certaines orientations. Après la douleur de la disparition, elle exprime non sans émotion (pour nous aussi!) sa volonté de mener ce projet à son terme. Au nom du père!... Il y tenait au moins autant que nous, il s'agit donc de tout faire pour ne pas ternir la mémoire de cet homme libre.

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D'autres conversations vont nous permettre de reprendre la vague, de celles qui rapprochent les personnes de bonne volonté. A Besançon, Julie s'ouvre de l'état du navire à son amie Sabine, des Éditions de l'Epure. Cette dernière rencontre Marie et malgré de nouvelles difficultés, un montage va permettre de relancer l'affaire, même si quelques mois supplémentaires seront nécessaires. Tant pis pour Noël, la parution sera donc possible au printemps!... La même couverture illustrée par Michel Tolmer, la préface d'Alice Feiring, tout y sera!... Et au-delà, quelques cent vingt récits de rencontres dans les vignobles français, italien, suisse, espagnol, voire chilien!... Sans compter tous ceux cités au titre des collectifs régionaux, symboles de certaines dynamiques actuelles.

Bien sur, tous les vignerons que nous aurions voulu évoquer n'y seront pas. Manque de place, répartition indispensable dans les différents vignobles, tendance à privilégier des notoriétés moindres, arbitrages, rencontres trop proches de la date butoir de rédaction... De la même façon, les cuvées innovantes, souvent très récentes et tous les millésimes ne sont pas forcément dans nos carnets de dégustation, mais il faut bien voir dans ce travail, la volonté de transmettre l'envie qui nous anime de partir, aussi souvent que possible, à la rencontre des vignerons, plutôt que de leur attribuer des notes ou des étoiles et encore moins d'établir un quelconque classement!... D'ailleurs, de classement, il n'y a point, si ce n'est celui s'appuyant sur l'ordre alphabétique dans lequel les producteurs apparaissent. De A, pour Abbet à W, pour Wies.

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Il vous reste donc à peine plus d'un mois pour la mise en bouche!... De notre côté, nous cachons mal parfois notre impatience, voire une certaine fébrilité, que chacun pourra comprendre. Déjà, quelques signes très encourageants nous sont parvenus, notamment pendant le week-end angevino-saumurois, aux Greniers, à la Dive et ailleurs. Certains vignerons se sont prêtés de bonne grâce à nos brèves mises en scène photographiques, sans oublier les sympathisants de l'affaire!... Et les premiers rendez-vous publics sont désormais connus et inscrits au calendrier : vendredi 8 mars, à Paris, au Lapin Blanc, samedi 16 mars, à Besançon, à la librairie-cave Les Gourmands lisent, pour la véritable soirée de lancement, ou encore le jeudi 28 mars, à la Librairie NordEst, à Paris également, sans oublier les salons des vins ou du livre printaniers.

Finalement, on l'aime ce chemin!... Il propose tant de rencontres, y compris avec nous-même!...

Saumur, Loire et Angers

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Comme une trilogie incontournable pour saluer l'ouverture de février, chaque année, le rendez-vous ligérien semble attirer de plus en plus de passionnés de la chose vineuse. Pas tous sans doute, tant la contradiction des autres aime à combattre l'addiction des uns. Encore faut-il affirmer cela avec prudence, puisque les premiers disent combien ils admirent parfois certains bio-nectars et les seconds se défendent de tout sectarisme, même s'ils ne fréquentent guère, pour la plupart, les grandes messes conventionnelles et institutionnelles. Il faut dire que, pour leur défense, ce qui est proposé par les tenants d'une viticulture respectueuse de l'homme et de l'environnement prend des proportions plutôt conséquentes, que ce soit du côté de Montpellier, ou en Anjou-Saumur.

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De l'amour pour Saumur, on rend gloire à la Loire et Angers n'est que beauté!... Ca ne devrait pas manquer de vous rappeler quelque chose de très... côte ouest!... Je rêve d'une diligence tirée par un bel équipage, mais c'est un train qui me dépose sur la place minérale très post-XXè (siècle) d'Angers St Laud, à ne pas confondre avec Los Angeles!... D'ailleurs, la température ambiante me le rappelle très vite. Vingt minutes de marche face au vent du nord me sortent de ma torpeur. Je prends le château médiéval à revers et franchis la rivière Maine sans coup férir. En arrivant aux Greniers St Jean, tout semble calme, comme un Fort Alamo avant l'attaque mexicaine. Mais, à peine franchit-on la porte ouest que l'on découvre une foule affairée à chaque table, comme s'il s'agissait de Venice Beach Boardwalk, au coeur de l'été californien.

Le skate-board sous le bras gauche et le Spiegelau dans la main droite, je fends la foule comme une houle. Quelques vignerons amis à saluer, quelques amis de vignerons à retrouver et je prends l'option de casser une petite graine en guise d'ouverture. Après tout, il est 13h passé. Pas forcément le meilleur choix pour optimiser la dégustation qui va suivre, mais, quelque chose me dit que celle-ci ne sera pas aisée, du fait de l'importantee fréquentation du salon. A quelques temps de là, l'ami Olif me rejoint. Finalement, on apprécie quelques canons ensemble, puis on se lance en quête de clichés photographiques - Tronches de vin oblige - avant d'être rejoints par un couple ligério-parisien en goguette et un joyeux groupe venu de Bruxelles, dont nous partagerons la table en soirée... et plus si affinité. C'était au temps où Bruxelles bruxelait, sur les pavés de la Place Ste Catherine... Autour d'un cep, puis le Cercle Rouge, bonne cuisine et quelques quilles à suivre, un peu de rock'n'roll ("plus fort la musique", s'égosille Audrey de Bruxelles, debout sur sa chaise)!... Long is the night!... Au cours de l'après-midi cependant, quelques jolies quilles croisées çà et là : les rieslings de Clemens Busch, sur des schistes aux teintes diverses et variées, rouge, bleu ou gris, ou encore les cuvées très sud d'Aline Hock, venue de Latour de France et les Malepère de Frédéric Palacios, du Mas de mon père, à Arzens. Sans oublier le Domaine des Enfants Sauvages ou Le Soula de Gérard Standley. 

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A noter que le dimanche matin, frais et dispos avant même l'heure de l'ouverture, nous avons pu apprécier (mieux que la veille pour la plupart des rouges!) les Champagne Marie Courtin, puis les Chablis d'Alice et Olivier De Moor, ainsi que ceux d'Athénais de Béru, dans des styles différents, mais tout aussi passionnants. Jolie série également avec Julien Guillot, en Mâcon-Cruzille, puis belles gammes proposées côté Italie, avec Silvio Messana, de Montesecondo ou encore Elisabetta Foradori. Bonnes sensations également du côté de chez Emmanuel Giboulot, côté Beaune, mais aussi côté Nuits avec Jean-Louis Trapet. Avant de quitter ces lieux très appréciés de tous, escale non loin de la sortie auprès des Delesvaux, où l'on peut apprécier les grains nobles du domaine, dont le fameux Anthologie 2010, nectar ligérien s'il en est.

Bien des impasses cependant, tant le programme s'avère chargéà Angers. Mais, non loin de là, en plein centre ville, deux autres lieux accueillent d'autres groupes non moins passionnants. Etape donc, sous les coups de midi, à la Collégiale St Martin, où se réunissaient les Vins anonymes, soit une bonne trentaine de vignerons qui méritent de sortir de l'anonymat, dans lequel ils ne sont pas tous d'ailleurs : Ivo Ferreira, Sylvain Bock, Jean-Christophe Garnier, Damien Bureau, sans oublier Lilian Bauchet ou Julie Balagny par exemple.

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Après nous être restaurés auprès d'Emmanuel Chavassieux, proposant notamment un hamburger franco-français, genre crépinette grillée et moutarde violette, traversée digestive du vieil Angers, pour rejoindre cette fois le château, dont nous franchissons le pont levis et la salle des gardes, avant de rejoindre le Logis du Gouverneur. C'est là que les Mosse, Puzelat et Cie ont invité quelques vignerons français certes, mais aussi italiens, espagnols ou géorgiens, pour Les Pénitentes @ Le Gouverneur.

De la qualitéà toutes les tables, méritant toutes le détour : Dominique Belluard a fait le voyage (c'est plutôt rare!), Patrick Meyer, Thomas Pico, Éric Pfifferling, sans oublier les Padovani, Escoda et Serres. Pour tous les goûts!... De plus, dans toutes les salles, ça mitraille!... C'est qu'il y en a des Tronches de passage!... Et des deux côtés des tables!...

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En guise de conclusion de ce dimanche angevin, il nous reste juste à mettre le cap sur Saumur, afin d'y prendre nos quartiers. Demain, c'est la Dive bouteille dans les douves troglodytiques du Château de Brézé. Un passage gourmand aux Canons, derrière l'église à Saumur, en soirée, histoire de trinquer avec quelques jolis flacons, dont certains top secret, même pas sortis sur le marché (gâtés!), puis à suivre, une nuit réparatrice (il faut bien ça, parfois!), avant de passer à l'assaut d'une vénérable bâtisse saumuroise.

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La 14èédition de la Dive Bouteille, intitulée Le Retour du JeDive (mais où vont-ils chercher tout ça?...), était une fois de plus très attendue. Météo humide mais maniable, moult nouveaux venus, y compris de dernière minute (le buzz orchestré par Sylvie Augereau sur Facebook, à propos de François St Lô a démontré l'impact actuel des réseaux sociaux, au point de surprendre quelque peu le jeune vigneron de Berrie, dans la Vienne, étonné de voir tant de curieux prêts à lui passer commande de ses cuvées 2012, en cours d'élevage!), tous les ingrédients étaient présents pour que chacun apprécie et reprenne un peu de cette force rouge, constatant aisément que les vins "nature" n'ont pas forcément un côté obscur, comme le laissent à penser et à croire certains éminents professionnels.

Lundi 4 février, 10h. Nous sommes les premiers à franchir le pont levis du Château de Brézé et à plonger aussitôt dans le couloir conduisant vers les oubliettes (pour ceux qui seraient mal réveillés!) et les entrailles de la terre. Prêts à en découdre dans les douves, au grand jour et à croiser le verre. La petite bruine matinale nous pousse à rejoindre promptement la grande coursive. Elle monte légèrement et nous conduit vers une salle circulaire, sorte de donjon souterrain. Un endroit agréable, qui va rapidement être pris d'assaut. Il faut dire qu'on trouve là les représentants de la Champagne, de l'Alsace, du Jura, de Savoie et de Bourgogne, Beaujolais compris.

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Un peu de Jura du Domaine de la Tournelle en guise de mise en bouche (y'a pire!), puis une série de vins de Savoie, option Chautagne, avec Jacques Maillet, tout à fait zen, du fait notamment de son impression de toucher enfin quelques dividendes d'un travail de plusieurs années et d'une présence quasi constante sur les routes et salons. Il faut dire qu'un petit coup d'oeil à une de ses cuvées, version 2007, tend à démontrer la capacitéà bien évoluer de ces vins savoyards, qui ne sont pas tous, loin s'en faut, des vins de raclettes piste rouge!... Autre surprise dans ce recoin du donjon, la présence auprès du vigneron savoyard d'un couple d'amis venu d'Ardèche, plus visiteurs qu'exposants, permettant aux amateurs matinaux de découvrir une ou deux de leurs cuvées, dont certaines déjà très appréciées, en d'autres circonstances, par des passionnés dénicheurs de talents. Les St Joseph de Paul Estève et du Domaine des Miquettes méritent le détour, aussi bien en rouge qu'en blanc. A suivre!...

Non loin de là, découverte importante auprès de Stéphane Bannwarth, alsacien d'Obermorschwihr, guidé par une passion le poussant vers des chemins de traverse, que les amateurs ne peuvent ignorer. Si la vogue (la vague?) actuelle pour les vins orange se confirme et voit apparaître nombre d'essais dans le vignoble, le vigneron alsacien n'a pas ménagé sa peine pour mener quelques expériences traduisant son enthousiasme et sa passion sincère. Il s'est doté de quelques kvevri, des jarres en terre cuite venues de Géorgie, qu'il a enterrées dans son jardin. Très fort les amphores!... Gewurztraminer, pinot gris, riesling et pinot noir du millésime 2011 y ont été entreposées, en adoptant la méthode au mieux. Les deux premiers dégustés à Brézéétaient remarquables!... Du grand art!... Espérons que quelques flacons pourront parvenir jusqu'à St Jean de Monts, en mai prochain.

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Côté Bourgogne, juste le temps d'apprécier les vins droits et élégants du Château des Rontets, en Pouilly-Fuissé et la jolie gamme du Domaine Sarnin-Berrux, catégorie Tronches de vin et nous désescaladons le boyau occupé par de nombreux représentants des vignobles du Grand Sud (et par un nombre de plus en plus important de visiteurs!), jusqu'à faire étape auprès des Ardéchois, venus en force et occupés, pour l'heure, à déguster quelques huîtres... Dégustation de quelques jolies cuvées, photos... clic, clac, dans la boîte!...

Avant de passer au vaisseau amiral - la Loire que diable! - petite séance sandwich et restauration diverse, puis retrouvailles avec Luca Roagna, dont la série barolo-barbaresque se goûte remarquablement. Très fort, Il Piemontese!... Des vins qu'on souhaite accessibles à tous les amateurs, afin qu'ils puissent les découvrir, à table notamment. Encore quelques (re)découvertes auprès de Tom Lubbe et Bruno Duchêne, option Roussillon : joli rancio à Banyuls et blanc de macération à Calce, à noter sur nos tablettes.

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Comme il se doit, la Loire, au final, ne s'en laisse pas compter : difficile de les citer tous, ceux dont on apprécie tant les cuvées, par les temps qui courent : Jérôme Bretaudeau, Marc Pesnot, venu en chaise à porteurs dit-on, ou encore Noëlla Morantin. Enfin, la série proposée par Etienne Courtois, dont la pureté d'expression et la dynamique sonnent comme des références ligériennes, fussent-elles issues d'un "petit coin de Sologne"!...

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La Dive, décidément, un endroit où il peut se passer de drôles de choses!... Nom d'une Tronche de vin!...

Tronches de vin, le guide qu'a du chien!...

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Le facteur, déposant ce carton dans ma boîte aux lettres, savait-il tout ce que son geste allait provoquer en moi et autour de moi?... Pour une St Valentin, c'était quand même pas mal, comme idée, pour remplacer le bouquet de fleurs qui fanent vitesse grand V!... Ceci dit, pour un peu, on aurait commander la pizza ce soir, tant Madame PhR s'est lancée dans une lecture attentive du guide des vins qu'ont d'la gueule!... D'ailleurs, elle en a emmené un exemplaire au bureau, cette après-midi, c'est dire!... Et je ne vous parle pas des récriminations de Horta!...

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"Bon, ben, c'est pas l'tout!... Tu m'emmènes dans les vignes, maintenant?..." Promis, dès qu'il fait un peu meilleur!... En attendant, tout un tas de souvenirs et d'images me reviennent, à la découverte de Tronches de vin, dans sa version ultime, reliée, brochée. Un bouquin qui est un peu né des mille trois cents e-mails que compte ma boîte de réception, option "Antonin" et encore, j'ai du en effacer un bon nombre, tous ceux qui contenaient parfois nos délires, nos échanges... "Non, non, les gars, pas plus de quatre mille signes, il faut s'y tenir!..." Fais-moi 4000 signes!...

On ne dira jamais assez ce qu'on doit à Antonin, infatigable relanceur dans un poker qui aurait pu nous laisser finalement à poil, après toutes ces heures passées face à l'écran, ces visites, ces rencontres, ces flacons carafés, ces instants mémorisés dont il fallait retranscrire toute la moelle, l'odeur de la fleur de vigne ou de la pluie d'été sur la poussière du chemin qui mène au chai!... L'expression aromatique de notre guide, c'est plus que l'acacia d'un chenin ligérien ou la violette d'un pinot noir bourguignon, c'est aussi tout le piment d'une visite qui se poursuit à table, bien au-delà de quelques coups de pipette.

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A droite : photo de Bertrand Celce, de Wine Terroirs

Pour toucher au but, en plus du Vindicateur, il nous fallait aussi un trio de choc, qui se trouve être aussi de charme : Marie, Julie et Sabine, déterminées, pugnaces, prêtes à déplacer quelques montagnes. De l'écoute, indiscutablement. Une sensibilité voisine, qui vous aide à trouver le passage quand tout semble se refermer devant vous. Et pour les blogueurs, la possibilité de continuer à y croire, même après quelques moments de doute.

Nous aurions tous aimé parler de ce chemin, une fois rendus à son terme, avec celui qui fut le premier à croire à l'idée de ce guide : Jean-Paul Rocher. Il se trouve que j'ai pu le rencontrer par hasard, en mars 2011. L'impression que j'avais s'est confirmée, en retrouvant cette photo (à gauche, ci-dessus), prise à La Promenade, à Bourgueil, un jour d'étape de Vigne'Horizons, pour un groupe d'amateurs venant de Sancerre, Pouilly Fumé et Chinon. Le maître des lieux, Ludovic, nous avait présenté l'un à l'autre et nous avions échangéà propos de RED Again et de son activité d'éditeur. J'avais sans doute pu lui dire que son petit livre rouge ne quittait pas la boîte à gants de ma voiture et que nous avions alors un projet de guide de blogueurs... Une parcelle de souvenirs qui nous a peut-être finalement orientés, dans nos décisions futures sur le sujet.

Aujourd'hui, on se réjouit d'avoir atteint l'étape de la publication. Les difficultés rencontrées, sans doute pas forcément insurmontables puisque surpassées grâce aux uns et aux autres, nous ont certainement renforcés tous les cinq, Olif, Eva, Antonin, Guillaume et moi-même. Notre envie de croiser nos expériences, de faire fi de nos âges différents, de faire part de ce qui rapproche les générations, va nous permettre d'attendre les retours, qui ne manqueront de nous toucher, enthousiastes ou critiques. Ces mois, ces années d'aventures partagées ne feront pas de nous des blasés. Et pour le reste, croisons le verre dès que possible, à Paris, Besançon et ailleurs!...

Des lasagnes?... Même pas peur!... On a l'antidote!...

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En plus, ceux-ci n'ont rien à voir avec Findus et la famille Spanghero!... Dont certains représentants (maillot bleu, short blanc, bas rouges) étaient très connus, naguère, pour leurs mains de bonne taille, genre hachoir à rosbeefs!... Ça tombe bien, samedi prochain, c'est le Crunch!... Non, pas un nouveau scandale alimentaire, option chocolat, mais Angleterre-France de rugby, à Twickenham. Sortez le Champagne sur le parking du stade!...

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Les lasagnes, recette du jour, sont donc assez classiques : pâtes adéquates, viande hachée (de bonne origine!), sauce bolognaise option Etna, et sauce béchamelle maison, un must de Madame PhR!...

Pour arroser le tout, du jus de fruit made in Pupillin!... De l'Arbois qu'on boit jusqu'au bout d'la nuit!... Un ploussard 2011 (poulsard?) du Domaine Pierre Overnoy qui devrait être en vente dans les bonnes pharmacies. Peut-être pas remboursé par la Sécu, afin d'éviter un schisme bullien et papal!... A défaut de vin de messe, vous pouvez aussi vous l'injecter en intravéneuse, au cas où vous redouteriez d'avoir ingurgité un surgelé trafiqué et mondialisé. Et surtout, n'en donnez pas aux Anglais avant le match de samedi, ils pourraient nous battre!... Au moins, si nous perdons, on saura pourquoi : le container de la FFR sera sans doute tombéà la mer et la potion magique au fond du Channel!... En attendant, les amateurs peuvent se repasser quelques images du passé en boucle!...

Consultez d'autres comptes-rendus Flash sur les Dégustantanés du blog d'Olif

Domaine Mélaric, Puy-Notre-Dame vaut bien un topic!...

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Était-ce en 2012 ou en 2011?... Ce jour-là, dans le cadre prestigieux des Greniers St Jean, à Angers, nous découvrions les cuvées du Domaine Mélaric, si jeunes à l'époque, tant le domaine que les cuvées, mais déjà armés pour interpeller les amateurs de passage, qui souvent évoquèrent à cette occasion, les vins du domaine comme étant une des véritables révélations du salon. En 2013, quel meilleur jour que la veille de l'ouverture du week-end angevino-saumurois, pour rendre visite àAymeric Hilaire, du côté du Puy-Notre-Dame?... Et retrouver au passage, un paysage typique du Saumurois que l'on peut apprécier également dans d'autres lieux, comme un chapelet de mamelons de craie : Puy-Notre-Dame, Brézé, Les Poyeux, Ambillou-Château... ou ici, le secteur de La Cerisaie, non loin du hameau d'Argentay. Autant d'endroits connus pour la qualité des jus issus des vignes de chenin ou de cabernet, propres à produire quelques nectars référents. Au passage, n'hésitez pas à consulter la très riche banque de données de Techniloire et sa cartographie en ligne, issue des travaux de René Morlat (cliquer sur outils techniques, puis e-terroir et suivre les indications afin de sélectionner les zones).

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Mélanie et Aymeric se sont croisés pendant leurs études, du côté de Montpellier. Au point que, quelques années plus tard, allait naître le Domaine Mélaric, contraction de leurs deux prénoms. Avant, Mélanie, diplôme en poche, renforça son expérience dans le Grand Sud, de Sauternes à la Provence et même dans l'hémisphère sud, en Australie et Afrique du Sud. De son côté, Aymeric passe par les Costières-de-Nîmes, mais rencontre très vite Bernard Baudry, à Chinon. Voilà qui ne pouvait que le conforter dans son choix de revenir dans son Saumurois d'origine. En 2005, le couple pose ses valises dans l'enceinte du Château de Beaugé, non loin du Puy-Notre-Dame, sur la commune des Verchers sur Layon, à la limite est de l'Anjou. Une nouvelle aventure commence...

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Le ciel du jour est en accord avec les teintes et la nature des constructions, pierre blanche, ardoise et nuances de gris des nuées, qui déversent une petite pluie fine très hivernale. N'allez pas croire, à la vue de certaines images que ce jeune couple mène la vie de château pour autant!... C'est en 2008, alors qu'ils étaient à la recherche d'installations, qu'ils ont la possibilité de louer les dépendances, en même temps que le matériel de ce domaine viticole, racheté au début des années 90 par des propriétaires voulant exploiter les vignes associées pendant dix ans, mais qui finirent par baisser les bras. Pas facile de se passionner pour ne faire que du blanc à bulles...

Les vignes, quant à elles, ne sont pas à proximité immédiate. Il faut prendre la petite départementale qui sépare les AOC Anjou et Saumur et gagner cette butte de craie très remarquable dans un paysage plutôt dédié aux céréales. C'est dans le petit village de maisons de pierre blanche (le tuffeau) que se trouve également la cave d'élevage, dégottée là en 2011.

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Dès 2006, Aymeric et Mélanie achètent des raisins, en vue de leurs premières vinifications, venant de Champigny et de Berrie, une localité de la Vienne proche, au sud de Montreuil-Bellay, où l'on trouve également une de ces buttes de craie (et un autre jeune installé depuis peu, Frédéric St Lô, que nous découvrirons bientôt). En 2008, ils ont la chance de pouvoir acheter les quatre hectares de vignes dont ils disposent actuellement. Il faut dire que les vignes disponibles dans le secteur sont plutôt rares, car souvent destinées à la production de bulles. Or, celles qu'on leur propose sont estimées peu... performantes par leur propriétaire, qui les cède donc sans hésitation. Ici, elles sont aussi plus abordables, nécessitant un investissement trois ou quatre fois moindre qu'en Saumur-Champigny.

Dans ce secteur dit de La Cerisaie, deux spots principaux donc. Le premier regroupe environ 1 ha 80 sur la pente de la butte. C'est de là que viennent les cuvées Billes de roche, puisque Aymeric y dispose de 1 ha 45 de blanc (chenin) et deux parcelles d'environ 20 ares de rouge (cabernet). Ces deux cépages restant les composantes essentielles de la région, avec parfois, un peu de chardonnay (toujours la bulle!). En fait, on trouve ici trois types de sol : le haut est sableux et donc moins qualitatif, puis à mi-pente, une tendance sablo-argileuse et vers le bas, un sous-sol de craie jaune (turonien supérieur), voire de craie blanche que l'on trouve à quarante centimètres de profondeur. C'est dans cette dernière zone que le domaine dispose de 2 ha 20 environ, dispersés en plusieurs petites parcelles de chenin et de plus d'un hectare de vieilles vignes (45 à 50 ans) de cabernet, le tout composant le Clos de la Cerisaie.

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Ici, les vins sont plus puissants lors des années chaudes. Une caractéristique que Mélanie et Aymeric n'ont pas tardéà identifier grâce aux vendanges par lots, ou par îlots, afin de mieux comprendre les jus, cette méthode étant un passage quasi obligé pour tout vigneron découvrant ses vignes. Au début, le couple estime que le travail du sol est insuffisant. Ils vont résoudre ce problème avec l'aide de Philippe Gourdon, qui ne manque pas de les conseiller et de leur apporter une aide essentielle, en leur prêtant du matériel pendant deux ans. Depuis, pour faire face à ces différentes problématiques, quelques rapprochements se sont concrétisés. Ils permettent parfois l'achat en commun de matériel, comme avec Jacky Ripoche (Domaine des Noades), mais aussi de comparer les expériences et d'alimenter les réflexions en cours dans le vignoble, avec Xavier Courant (Domaine de l'Oubliée) notamment, autant de jeunes talents ligériens de la toute dernière nouvelle vague. On peut également citer Isabelle Suire, toujours à Berrie, dans ce vignoble du Loudunais, où Billes de roche blanc 2007 fut vinifié.

L'avenir de Mélaric, le jeune couple de vignerons de Beaugé commence à mieux le cerner. Après les premières années au cours desquelles une analyse objective est indispensable (c'est aussi cela que permet une expérience tous terrains, au terme de la formation initiale), quelques nouvelles orientations sont prises. Tout d'abord, 40 ares plantés en 2012 (cabernet et grolleau, ce dernier plutôt rare en Saumurois) et 60 autres dès 2014, toujours dans le même hameau. Désormais aussi, une maison est en cours de rénovation à Doué la Fontaine, devant permettre de prévoir un déménagement en septembre 2013. Deux hangars àéquiper en chai sont également prévus à cet endroit. Enfin, dès 2013 également, la reprise d'une parcelle de Philippe Gourdon, Les Fontenelles, sur les argiles à silex du plateau de Brossay, non loin du Château de Fosse Sèche, sera effective. 1 ha 80 partagés en deux, dont la moitié plantée de chenin sera reprise par le Clau de Nell, géré au quotidien par Sylvain Potin (un autre bon copain du couple), avec ses caractéristiques foncièrement différentes, puisqu'il s'agit là d'un terroir jurassique, avec calcaire dur et silex, apte à proposer des vins plus incisifs. De nouvelles options qui, à terme, vont aussi permettre à Mélanie de ré-investir pleinement le domaine, dans lequel elle est associée depuis le départ, mais dont l'équilibre économique des premiers bilans imposait qu'elle se tourna tout d'abord vers une activité de journaliste pour une revue professionnelle spécialisée, puis vers l'enseignement, depuis qu'elle dispense quelques cours au lycée agricole de Montreuil-Bellay.

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Les vins du domaine laissent une impression d'élégance, mais aussi d'originalité. Dès le début, Mélaric a trouvé son style. Ce n'est sans doute pas du au hasard. Un des objectifs principaux pour les rouges reste la finesse des tannins. Les élevages sont pratiqués dans une majorité de contenants de 400 litres, assez âgés pour la plupart.

Mise en bouche avec un joli rosé pétillant, issu d'un achat de cabernet franc de Jacky Ripoche. Une production qui se veut désormais régulière et d'un volume de 20 hl par an environ.

A suivre, Billes de roche blanc 2011, pris sur cuve. La mise est prévue pour ce mois de février. Ce vin vient des chenins de la plus grande parcelle. Billes de roche blanc 2010, après un an de bouteille, est plus en place, mais les deux proposent un équilibre intéressant. Le Clos de la Cerisaie blanc 2010, un peu sur le coup de la mise datant de la fin novembre 2012, mais qui révèle un autre caractère, puisque pour la première fois au domaine, le vin n'a pas fait sa malo. Belle dynamique et une pureté d'expression très séduisante. Depuis ce millésime, les tries se font avant l'apparition de botrytis. On goûte ensuite un Bille de roche blanc 2007, bien en place et tonique, venant de raisins de Berrie.

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La durée d'élevage des rouges est d'environ deux ans, sans le moindre soutirage. Aucune filtration n'est pratiquée. Seul apport, un peu de SO2 lors de la mise. Billes de roches est issu de petites parcelles situées dans la plus grande, à mi-pente. Les presses des vieilles vignes y sont adjointes, à hauteur de 30% du volume total. Le millésime 2010, mis en bouteille en novembre dernier, montre un très bel équilibre, spontané et droit. Le potentiel est une évidence.

Le Clos de la Cerisaie rouge 2010 laisse l'impression de se situer un ton au-dessus, mais c'est surtout son caractère "sur la craie" qui séduit. On est là, sans doute, sur ce qu'on peut définir comme une expression minérale. La version 2009, plus solaire, ne manque pas de tension. La finale se situe également sur la craie, avec une pointe délicatement saline, ce qui en fait un vin de caractère, doté d'un potentiel de garde devant réjouir les amateurs du genre.

Chacun l'aura compris, Mélaric n'a pas fini de surprendre. Après avoir positivement étonné dès les premiers millésimes, les vins du domaine ont placé la barre de la qualité assez haut, pour tous ceux qui voudraient suivre ce chemin, avec précision et fidélitéà des idées qui impliquent exigence et rigueur. Le tout, avec une indiscutable marge de progression, pouvant contribuer à tirer Saumur et Puy-Notre-Dame vers l'élite des vins de Loire. Désormais, nous le savons, il n'y a pas d'appellation mineure au bord du long fleuve tranquille. 

Vertivinies

A noter que vous pourrez retrouver le Domaine Mélaric à Vertou, commune voisine de Nantes, les 6 et 7 avril prochains, au Château de la Frémoire, à l'occasion des Vertivinies, un tout nouveau salon proposé par Vertivin, cercle d'amateurs cher à Jocelyn Gombault, qui a la bonne idée de réunir quelques nouveaux talents de la Loire, dont Mélaric, mais aussi Les Roches Sèches, Clément Baraut ou Helda Rabaut, pour ne citer que ceux-là. A cette occasion, je devrais être présent (le samedi 6) avec quelques exemplaires de Tronches de vin, le guide des vins qu'ont d'la gueule, aux côtés de ces jeunes talents ligériens, comme ce devrait être le cas également le dimanche 7, au Karting, avec les Tronches d'Anges Vins. Qu'on se le dise!...

Vendredis du Vin # 53 : Orange Mécanik!...

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J'vais vous dire, avec Sandrine, de la Pinardothèque, on pourrait en voir de toutes les couleurs!... Elle, la Liégeoise bon teint, bon ton (attention, elle n'a pas d'accent, même quand elle est interviewée en live sur Europe 1, au milieu de la nuit!), si proche, géographiquement, de la Maison d'Orange-Nassau et de ce plat pays qui, dit-on parfois, a encouragé la production des chenins liquoreux, jadis, ne pouvait tomber dans la banalité d'un VdV dédié aux rosés, aux blancs ou aux rouges!... Il lui fallait la quatrième couleur, à défaut de quatrième pouvoir!... Et La Pipette ne pouvait que s'en réjouir, avec son intitulé aux quatre vents vins!... Point non plus de détour en Principauté d'Orange (non loin pourtant du drômois Domaine Viret, spécialiste s'il en est, en matière d'amphores) mais, ce mois-ci, la Présidente de février nous propose donc de passer à l'orange, sans nous ôter trop de points, à l'occasion des Vendredis du Vin, opus 53. Les vins orange, chéris dans moult pays et si peu connus en France!... Quoique. Avec le nombre d'expériences en cours, de l'Alsace à la Vendée et du Roussillon au Centre-Loire, les Italiens, Slovènes et autres Géorgiens n'ont plus qu'à bien se tenir!...

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Bon, commençons par le commencement : les vins oranges sont issus de raisins blancs, que l'on destine à une plus ou moins longue macération, comme on le pratique pour les vins rouges (le schéma ci-dessus n'a pas valeur de méthodologie incontournable, il se rapproche de la technique adoptée par Giulio Armani, pour La Stoppa notamment). D'où une dégustation parfois surprenante et compliquée. On dit d'eux qu'ils peuvent être le piège idéal, lorsqu'on demande à quelques amis d'apprécier (et de tenter d'identifier) un de ces vins dans un verre à dégustation noir. Si ce ne sont les arômes, dont la dominante, souvent sur les agrumes confits, a de quoi surprendre, c'est surtout la finale tannique, dotée parfois d'une notable pointe saline, qui peut étonner le plus. Pas forcément dans nos canons du tasting!... D'ailleurs, il est parfois étonnant d'entendre les commentaires de certains professionnels, notamment dans la sommellerie, plus prompts àénumérer les supposés défauts de ces vins, étrangers à leur cursus, plutôt que de tenter d'imaginer qu'ils puissent avoir les qualités requises pour une présence harmonieuse sur les meilleures tables et avec une cuisine de qualité.

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Parce que, disons-le de prime abord, ces nectars, à ce point recherchés de par le Monde, sont bien plus et depuis très longtemps, qu'une vue de l'esprit de quelques vignerons illuminés ou le fruit de diverses expériences saugrenues. Il faut dire qu'au-delà des Géorgiens, qui produisent ce type de vins depuis des millénaires, dans des amphores enterrées (les qvevri), les plus grands spécialistes en Europe sont nos voisins italiens, notamment ceux qui se situent dans un triangle d'or Frioul-Vénétie-Julienne, Slovénie et Styrie autrichienne. Les Gravner, Radikon, Princic, Vodopivec, Movia, Cotar ou Muter peuvent être désignés comme les leaders dans cette contrée pas si lointaine, où les amphores portent souvent le nom de dolium (dolia au pluriel). On n'oubliera pas les Foradori, dans le Trentin, Cos et Cornelissen, chacun dans leur style en Sicile et bien sur, Giulio Armani (photo de gauche en Tronche de vin), non loin de Piacenza, en Émilie-Romagne, qui propose depuis quelques années des cuvées comme Ageno, dans le cadre de La Stoppa, d'Elena Pantaleoni, ou comme Dinavolo et la toute nouvelle Catavela.

La veille de l'ouverture des festivités angevino-saumuroises, il était justement possible de passer en revue quelques petites merveilles produites par Giulio Armani, à l'occasion du petit salon proposé par Fanny Breuil et Marie Thibault-Cabrit, à Langeais. Les amateurs ont apprécié!... Mais, les absents vont néanmoins avoir une chance de rattrapage. Et, c'est en cela que je posais la question à notre Présidente de Pluviôse et Ventôse, afin que nous soit donnée la possibilité de produire un compte-rendu de dégustation de ces vins orange à la fin mai!... En effet, à l'occasion de la 10èédition des REncontresVEndéennes autour duVIN, l'un des thèmes retenus sera dédiéà ces vins d'origines diverses et variées. Aux côtés de quelques noms connus, seront présentes des cuvées made in France. Des domaines référents en la matière, d'autres résolument innovants. Des vins plus ou moins expérimentaux, dans le contexte actuel, où les essais ne manquent pas. Les durées de macération sont très variables, les amphores d'origines multiples et leur utilisation appréciée par chaque vigneron, gardant sa part d'initiative et d'adaptation au cépage et au lieu.

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Il faut dire que quelques-unes des dernières découvertes, verre en main, se sont révélées passionnantes, comme le gewurztraminer et surtout le pinot gris de Stéphane Bannwarth, alsacien d'Obermorschwihr, lors de La Dive, avec ses qvevri mises en terre dans son jardin, sans oublier le savagnin en amphore de Stéphane Tissot, ou le viognier du Domaine des Miquettes, en Ardèche rhodanienne. Passionnant, d'autant que depuis la "relance" de ce type d'élevage en France, par le Domaine Viret dès 2005 (citons aussi le Clos d'un jour, du côté de Cahors, mais pour les rouges), les expériences ne manquent pas, pour notre plus grand plaisir.

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Ce retour à la terre, à l'argile passionne. Il est sans doute plus une vague qu'une vogue, mais tout le monde ne se lancera pas vers cette technique, ce matériau ou ce type d'élevage, du jour au lendemain, parce qu'une telle orientation est exigeante et qu'elle ne souffre pas l'approximation. Lors d'une rencontre récente avec un vigneron du Muscadet (qui possède également quelques amphores), un malentendu me fit comprendre de travers que Thierry Michon, à Brem sur Mer, en Fiefs Vendéens, faisait un tel essai, dans une amphore enterrée. Curieux et surpris, je lui adressais aussitôt un texto afin qu'il me confirme la chose. Cette expérience me paraissait étonnante, sachant à quel point le vigneron vendéen sait se concentrer sur ses objectifs actuels. La réponse ne tarda pas sur mon téléphone portable : "Un vin en amphore?!... D'où tiens-tu cela?... J'ai planté en franc de pied sur la Lune aussi!..." Pourtant, quelque chose me dit qu'avant longtemps, du côté de l'Ile d'Olonne...

T'en bois une tronche!... (4)

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On a beau dire et beau faire, lorsqu'on ouvre une bouteille de Patrick Meyer, on pénètre un autre univers!... C'est un peu comme le silence de la forêt, lors d'une pause sur la Transjurassienne, ou une forme de calme retrouvé, après le virement de la première bouée d'une régate d'entraînement d'hiver, dans la baie des Sables d'Olonne... Le coeur ralenti, le souffle se calme, l'environnement gargouille ou gazouille. Et même pas besoin de tire-bouchon!...

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La recette du jour, un gratin de poisson aux pommes. En fait, des dos de cabillaud et des rubinettes coupés en dés. Surtout, ne pas lésiner sur l'aneth! Des oignons, un fumet de poisson associéà de la crème fraîche et du paprika. Ajuster l'assaisonnement. Le tout dans un plat à gratin couvert d'une feuille de papier d'aluminium et trente minutes au four. Succulent!...

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Cap sur l'Alsace donc, avec ce Pinot blanc, Les Pierres Chaudes 2009, de Patrick Meyer. A la fois, de la légèreté, un côté aérien et de la présence. On se sent un peu comme ce personnage que l'on retrouve sur le vini-lok, évoquant un peu les hommes volants de Jean-Michel Folon et du générique d'Antenne 2, à la fin des années 70. Mais, je vous parle là d'un temps que les moins de trente ans...

Pour ce qui est de Patrick Meyer, vous pourrez le retrouver dans Tronches de vin, aux pages 162 et 163 du guide des vins qu'on d'la gueule, tant attendu!... Il ne vous reste plus qu'à patienter jusqu'au 15 mars!...


REVEVIN 2013 : Enfin le programme!...

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La 10èédition des REncontresVEndéennes autour duVIN approche à grands pas. Il est temps d'en parler un peu. Rappelons tout d'abord que ce week-end amical de rencontre et de dégustation, proposé dans le cadre du Chai Carlina, se déroule, comme ces dernières années, lors du week-end de l'Ascension, soit entre le 8 et le 12 mai en 2013. Une année un peu particulière, puisqu'il s'agit de la "dernière" sous cette forme et que, de plus, la semaine compte deux jours fériés, les mercredi 8 et jeudi 9, ce qui pourrait compliquer les choses, mais que nous voyons plutôt comme la possibilité de donner une certaine forme de souplesse au séjour des participants.

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Il vous reste donc juste quelques soirées de mai pour apprécier le crépuscule et le coucher de soleil sur la célèbre Plage des Demoiselles. Et accessoirement, apprécier aussi, en les dégustant, quelques jolis flacons que nous tentons de réunir, avec l'aide de quelques amis. Vous trouverez donc l'essentiel du programme en cliquant ici, pour obtenir le dépliant permettant de vous inscrire. Rappelons que nous restons à votre disposition pour toute information concernant votre hébergement. La solution la plus confortable restant l'hôtel Babord-Tribord, contigu, voire imbriqué entre le restaurant-cave-bar à vins et le patio du Chai. Comme vous pouvez l'imaginer, une station balnéaire comme StJeandeMonts propose toutes les catégories d'hébergement, du camping-caravaning au quatre étoiles. Il vous sera donc possible de trouver celui qui vous convient sans difficulté, puisqu'une bonne proportion de lieux d'accueil seront accessibles dès le début mai. Sachez également qu'une vingtaine de minutes en voiture vous séparent de villes comme Challans ou St Gilles Croix de Vie.

Passons donc au programme : nous misons, comme chaque année, sur le beau temps (quasi incontournable, il faut le dire... comment?... j'en entends qui toussent?...), afin de profiter comme il se doit du patio, mais aussi de la plage et de la mer. Pour ce qui est du planning des festivités, il s'étire donc sur cinq jours ou presque. Pour ceux qui le souhaitent et qui prendront la route dès le mercredi, nous proposerons en soirée, une mise en bouche, sorte de pré-ouverture. Le contenu n'est pas vraiment connu à ce jour, mais il n'est pas impossible qu'un vigneron régional soit invité, à moins qu'un apéro-gourmand, agrémenté de quelques flacons extraits des thèmes proposés les jours suivants, ne compose l'essentiel de la soirée. A voir d'ici là avec le maître des lieux pour le côté bouche, ou gourmandise.

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La journée du jeudi de l'Ascension prendra une forme un peu nouvelle, vis à vis des années précédentes. Au cours de la matinée, en cette fête religieuse, nous pourrons faire nos dévotions (même l'horaire des offices pourra vous être communiqué!) en nous agenouillant sur le sable!... Pas pour saluer l'élection du nouveau Pape, mais pour la bonne cause. En effet, nous proposons de mettre à profit les horaires de marées (rarement favorables ces dernières années) pour organiser une collégiale pêche aux pignons. Vous savez bien, ces petits coquillages, dont on se pourlèche les babines!... La basse mer est annoncée, ce jour-là, à 11h12 et le coefficient sera de 84, en vives eaux. Dès 10h donc, tout le monde sur le pont!... Et gratte, gratte le sable de la plage de la Davière!... Le produit de la pêche étant destinéà la soirée, qui sera consacrée, quant à elle, à la véritable ouverture du week-end, à savoir, la séquence (ou la séance) dégustation-dédicace de Tronches de vin, avec au moins deux des auteurs et peut-être les éditrices, dont une est familière de l'Ile d'Yeu, que l'on aperçoit de la plage. Pour peu que la nouvelle estacade soit en fonction!...

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Avant cette "soirée pignons à l'encre de tronches", nous proposons une séance, là aussi d'un style nouveau. Afin de saluer cette dixième édition, nous dégusterons quelques Champagne, mais de façon festive et... au grand air!... Décidément, il ne faudra pas oublier les lunettes de soleil, les tongues et la crème solaire, cette année!... Pour apprécier les bulles de différentes origines (inventaire en cours et recherche programmée), dans la lumière d'une fin d'après-midi printanière, nous nous réunirons au-dessus de la plage, dans un espace aménagé et confortable, non loin de l'estacade. Parfums de la dune et écume des jours!...

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Sans doute trouverez-vous alors, qu'il sera grand temps de réintégrer le patio. D'autant que, programme oblige, il sera... sous voiles!... La première dégustation en matinée, le vendredi 10 mai, vers 10h30, sera consacrée aux vins oxydatifs, puisqu'il s'agira d'un match Jerez-Jura, arbitré par quelques ranci catalans, venant aussi bien des P-O que de Catalogne espagnole. Un passionné de Santander, Andrès Condé, est nommé pour l'occasion sélectionneur de l'équipe d'Espagne. Nous espérons qu'il pourra être parmi nous, pour évoquer son team de cuvées choisies. Côté Jura, cette région de moyenne montagne, dont les vins atteignent les plus hauts sommets, Olivier Grosjean, alias Olif, aura son mot à dire dans la composition de l'équipe jurassienne. L'arbitrage, quant à lui, pourra être confiéàBenoit Danjou, catalan d'Espira de l'Agly et président de l'association des producteurs de rancio des Pyrénées-Orientales. Le Domaine Danjou-Banessy a révélé au Monde, ces dernières années, certaines de ses cuvées cachées, il est donc tout à fait apte à faire de ce duel, une rencontre triangulaire. Certes, un challenge pour tous les participants, mais il y a là matière à joindre la force d'une dégustation et le plaisir des sens olfactifs et gustatifs.

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La seconde séance matinale, celle du samedi 11 mai, sera dédiée aux Vins Orange. Pas banal, me direz-vous!... Pourtant, alors qu'ils sont apparus en France depuis très peu de temps, certains critiquent cette supposée vogue, que l'on assimile à une mode éphémère. Pourtant, notre ignorance de la production de ces vins et les surprises que livre leur dégustation doivent-elles suffire à les mettre au ban de nos papilles et de nos tables?... Là encore, il faut le dire, nous avons un métro de retard!... Et certains pays, qui en importent depuis longtemps, n'ont pas cédé à un quelconque accès de snobisme pour les découvrir. Heureusement, il est désormais possible de se procurer en France quelques-uns de ces grands vins, notamment italiens et, de plus, nous allons désormais pouvoir découvrir quelques vins géorgiens, issus d'une tradition ancestrale, certes très artisanale dans quelques cas, mais qui ne manquera pas d'interpeller les passionnés.

En ce samedi matin, nous aurons donc à nos côtés Giulio Armani (La Stoppa et Dinavolo), spécialiste en la matière, un des plus à même d'évoquer le sujet et de nous mettre sur la bonne piste de ces nectars. Quelques grands vignerons et domaines seront représentés à cette occasion par quelques superbes cuvées et nous ne manquerons pas d'explorer certaines des expériences en cours, françaises pour la plupart, tant l'apparition de ces blancs de macération à motiver quelques vignerons de tous nos vignobles, ou presque. Enfin, Thierry Puzelat, importateur de ces vins géorgiens à ses heures, sera également présent, pour partager cette dégustation et pour nous dire à quel point ils méritent le détour et un peu de place dans nos caves.

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Il ne nous reste plus qu'àévoquer les deux repas du vendredi et du samedi soir, toujours sur les mêmes bases, avec aux commandes Philippe et Céline, qui ne tarderont pas à en définir les thèmes. Nous restons sur les principes des années passées, avec des bouteilles issues des caves des participants (une par personne et par repas), dans la mesure où vous pourrez les transporter sans difficultés. Cette année, une large place étant faite aux vins blancs lors des séances de dégustations, nous partons sur l'idée que rosés et rouges seront les bienvenus pour les dîners. Mais, les blancs ne sont pas bannis pour autant!...

N'oublions pas, comme il se doit, les deux "offs" proposés en guise de séance apéritive les vendredi et samedi soir, sur le coup des 18h30. Celui du vendredi soir n'est pas encore arrêté, mais il devrait être proposéà un jeune vigneron ligérien, comme ce fut le cas toutes ces années. En revanche, celui du samedi s'annonce comme étant plutôt exceptionnel, puisqu'il nous permettra d'accueillir Alain Déjean, du Domaine Rousset-Peyraguey et ses Sauternes nature!... L'occasion pour le vigneron d'évoquer sa méthode, la biodynamie et les résultats étonnants qu'il obtient depuis quelques années, avec ses liquoreux d'exception, dégustation à l'appui. Tout cela afin que ceux qui auront opté pour un départ matinal le dimanche matin, ne soient pas totalement frustrés des habituelles douceurs dominicales...

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Chacun l'aura compris, ce programme permettra à toutes et tous de choisir la durée de son séjour, fonction de la distance qu'il aura à parcourir ou de ses goûts. Vous pouvez donc être présents dès le mercredi soir et repartir le dimanche matin, ou opter pour une arrivée le jeudi en fin d'après-midi et repartir le dimanche, dans la journée. Vous pouvez bien sur faire un coast to coast, du mercredi soir au dimanche après-midi ou réduire votre passage à 24 ou 48 heures. C'est comme bon vous semble, pourvu que nous passions tous ensemble de bons moments, dans la bonne humeur, sous le soleil exactement...

Et le dimanche matin me direz-vous?... Ce sera la cerise sur le gâteau (la ciliegia sul dolce), puisque nous proposons de déguster une série de liquoreux parmi ceux appréciés lors de ces matinées dominicales depuis 2004, le plus souvent composées de douceurs ligériennes, issues des productions de Francis Poirel, Philippe Delesvaux, Patrick Baudouin et autres, dans un Flashback liquoreux, sorte de signature de ces années sur la Côte de Lumière.

A propos de signature, n'oubliez pas d'apporter votre exemplaire de Tronches de vin, si vous souhaitez une dédicace à la saveur dune et marais (ou marée, c'est selon!). En espérant voir ou revoir quelques fidèles de REVEVIN et accueillir tous ceux qui voudraient, même pour une première fois, goûter aux charmes du patio du Chai Carlina et des soirées estivales (si, si!) teintées d'arômes et de saveurs multiples. A bientôt à St Jean!...

Première régate au Lapin blanc

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C'est une sorte de prologue d'un Tour de France, qui ne se fera pas à la voile (et encore moins à bicycletteeuh!...), mais qui va nous faire tirer des bord(ée)s un peu partout, dans tous les coins de cet hexagone, dont nous chérissons vins, vignes et vignerons. Au passage, j'ai quelques scrupules à associer la navigation à voile et le Lapin blanc, la ligne de départ de cette régate, puisque, les passionnés de navigation le savent bien, il ne faut pas prononcer le nom de ce petit mammifère à bord d'un canot à la mer!... Vous pouvez parler du "cousin du lièvre", mais pas de lapin, que diable!... Comme un chat noir, pour les terriens... Ceci dit, tous les marins ne cèdent pas à cette sorte de superstition, mais une relecture récente de Mémoires du large, d'Eric Tabarly, fait remonter à la surface quelques épisodes... succulents!... Tel ce bateau sponsorisé par un grand producteur de plats en conserve, qui était largement approvisionné par une recette de lapin-chasseur, ou cet équipage, pas épargné par diverses fortunes de mer lors d'un tour du monde, dont les membres de repos entre deux quarts, découpaient attentivement l'image d'une sorte de Bugs Bunny figurant sur des boîtes de jus de fruits achetées aux antipodes, afin de conjurer le mauvais sort!...

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De nos jours, les préoccupations de nombre de marins tourdumondistes concernent davantage la qualité du contenu des boîtes, histoire d'être en phase avec l'actualité ou fidèle à certaines de leurs valeurs (ou idéaux) et d'aucuns n'hésitent pas, même (ou surtout) en solitaire, à stocker quelques conserves maison, voire quelques jolis plats cuisinés par un chef de leurs amis, au moment de composer leurs réserves calculées au plus juste. On peut aussi affirmer sans crainte, que la mode n'est plus à emporter des caisses de Bordeaux (ou autres origines), comme le faisait parfois Tabarly, dans certaines circonstances, histoire d'accompagner comme il se doit ses spaghettis sauce bolognaise, un de ses mets préférés, avalé entre deux virements de bord. De nos jours, la tendance serait plutôt à glisser à bord quelques demi-bouteilles de Champagne (ou de pétillant divers), pour saluer comme il se doit (je veux dire produire quelques images pour contribuer à un buzz efficace, avec nom du sponsor dans le champ de la caméra) le franchissement de l'Equateur ou de tel ou tel cap de la circumnavigation.

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Si le véritable lancement de Tronches de vin se fera le 16 mars, à Besançon, dans le cadre de l'incontournable librairie-cave Les Gourmands lisent, ce prologue parisien du 8 mars se veut festif et... parisien!... Ne comptez pas sur moi pour dénigrer ce type d'ambiance, puisque la soirée revêt pour moi un caractère un peu particulier. En effet, sans vous raconter ma vie et même si j'évoque parfois la douceur océane et la Côte de Lumière, il se trouve que le Lapin blanc se situe dans mon arrondissement de naissance - Paris XXè, Belleville, Ménilmuche - à deux pas de la clinique où j'ai vu le jour un 11 septembre!... Natif du XXè, habitant du XIè (Charonne) et de la région parisienne jusqu'à l'âge de treize ou quatorze ans, ça laisse des traces!...

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Gageons qu'il flottera donc pour moi un air un peu particulier, un léger souffle de nostalgie (pétillant dans les bulles de Champagne Tarlant et dans les arômes des domaines présents pour l'occasion : Lisson, Clos des Cîmes, Sarnin-Berrux, sans oublier, rétro oblige, Eric Callcut). Un peu comme sur ces photos jaunies, qui n'ont guère besoin d'un réglage sépia pour être teintées d'authenticité. Mes parents, dans un Paris très calme (si vous identifiez les endroits, n'hésitez pas à me souffler la solution!), où l'on pouvait prendre la pause sans danger et rouler en Vespa dans les rues et avenues de la Capitale. Février de cette année-là... Bientôt, ils n'hésiteraient pas à rouler près de six cents kilomètres pour partir en vacances en Bretagne!...

Coup d'oeil dans le rétro, mais cap sur l'avenir!... Parce que l'on a forcément beaucoup de bons moments à passer dans cette aventure. Et pour tout dire, on a même envie qu'elle se prolonge, qu'elle se renouvelle sous l'impulsion de nos envies, de nos enthousiasmes communicatifs (et les vôtres aussi, peut-être!), de la dynamique de notre "chef de bord" insatiable!... Et que le vin coule à flots!... Avec une pensée pour celui avec qui nous aurions bien aimé partager ces moments, Jean-Paul Rocher et tous ceux qui nous sont (et qui nous étaient) chers. Vous serez sans doute nombreux, vendredi prochain, au 84 de la rue de Ménilmontant, mais n'hésitez pas à partager (résosociologiquement parlant!) avec nous cette soirée, même si vous êtes loin, voire très loin, verres en main... Ca va tire-bouchonner dans les chaumières!... Vendredi résolument festif, avec juste ce soupçon d'émotion, propre à ce genre de circonstances!... A votre santé, tronches de lecteurs et d'amateurs!...

A table, osez le Layon!...

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Je pense que je vous ai déjà parlé de cette petite recette sympathique, le porc à la chinoise : filet mignon, sauce au curry, riz, poivron rouge, banane, pomme crue râpée, amandes grillées effilées. Arômes et saveurs débarquent. Accessoirement, vous pouvez y ajouter les baguettes, pour ceux qui maîtrisent leur maniement ou qui ne craignent pas les tâches sur leur chemise blanche. Pourquoi blanche la chemise, d'ailleurs?... Et, à propos, vous opteriez pour un rouge ou pour un blanc sur cette recette?...

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Au risque que certains voient en moi une sorte de radoteur de cuisine pour étudiante préparant un brunch entre copines, pour jeudi soir pré-tonus et musical (y'a pas un peu trop de basses, là?...), ou encore comme un agent de l'Ouest tentant de voler au secours du Layon opprimé, je vous propose pour cette recette chinoise, qui pourrait être indienne, un Coteaux-du-Layon-Chaume 1989, du Domaine de la Soucherie, qui appartenait alors àPierre-Yves Tijou, personnage attachant et enjoué, qui participa à une certaine réputation des vins du secteur, au coeur de quelques millésimes, qui avaient tout ou presque pour eux. La robe est joliment dorée, brillante. Les arômes sont plutôt délicats, le côté miellé est discret, laissant place à des notes de moka, un léger fond de caramel... Une pointe d'agrumes confits soulignée par une finale acidulée, répondant à une liqueur tendre et douce. Un vin qui est plutot servi par le temps, ce qui est quand même le propre des liqureux angevins, même s'il n'est pas trop dans les canons du XXIè siècle. Pas certain que vous trouviez un 89 dans votre cave, mais vous pouvez peut-être essayer de filer en Layon, dès le printemps tout proche.

Consultez d'autres comptes-rendus Flash sur les Dégustantanés du blog d'Olif

Pas la grosse tronche pour Tronches de vin!...

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Il faut dire, de prime abord, que Tronches de vin, le guide des vins qu'ont d'la gueule n'est pas encore sorti!... Vous allez devoir attendre le vendredi 15 mars, jour de son apparition dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre!... Patience donc, même si vous en avez un peu l'eau le vin à la bouche. Il faut dire que les témoignages de sympathie ne manquent guère, puisque même quelques médias nationaux sont entrés dans la danse. Dance with the wine!... Ou Into the wild wine!... Vous pouvez retrouver quelques chroniques ici ou , de celles qui laissent à penser que, même si notre supposée stratégie allait de paire avec le plaisir de passer du clavier à la page blanche, nous visions juste en consacrant notre temps aux vignerons de talents, même les plus méconnus et en les regroupant dans notre "non-guide", apte à s'engager franco dans le contre-pied des publications habituelles sur le sujet. Pour l'instant, c'est l'heure du buzz!... A dix jours du printemps et du retour des insectes qu'ont du piquant!...

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Allez, rassurez-vous, on ne va pas se prendre la grosse tête pour autant!... Permettez-nous simplement de goûter notre plaisir, lorsque quelques amis nous reçoivent, tels Gaëlle et son équipe, au Lapin blanc, vendredi dernier, au 84, rue de Ménilmontant, pour une soirée de pré-lancement, qui nous met sur les rails (au sens propre et au sens figuré!) de ce printemps du livre tronchu. Joie partagée également avec nos co-éditrices préférées, Marie Rocher et Sabine Bucquet-Grenet, des Éditions de l'Epure, qui ont reçu tous ceux qui venaient croiser le verre, mais surtout, se procurer leur livre de chevet de ces prochaines semaines, avant peut-être de partir eux-même, par monts et par vaux, à la rencontre des vignerons cités.

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Plaisir aussi de croiser là les vignerons attendus, plus d'autres venus spécialement pour l'occasion, avec quelques bouteilles sous le bras, comme Éric Morgat et Frédéric Rivaton. Et bien sur, plaisir encore de rencontrer tous ces amateurs, tous ces passionnés, prêts à en découdre, verre en main, en découvrant les cuvées d'Iris Rutz-Rudel, du duo Sarnin-Berrux, de Raphaël Gonzalès, de Benoit Tarlant, sans oublier les nectars historiques d'Éric Callcut. Par un prompt renfort, ils se virent si nombreux que certains d'entre eux devaient sortir du port!...

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Et désormais, par la route, à cheval, à voile ou à vapeur, mettons le cap sur le Far East, plus précisément Besançon, ou Julie et Jérôme, de L'Ivre des mots - Les Gourmands lisent, s'apprêtent à recevoir une horde d'indiens poursuivis par la cavalerie jusqu'au bout de la nuit!... Les gardes suisses seront-ils de la partie? Quant à la maréchaussée locale, même pas peur, on pourra rentrer à pieds!... Si vous n'avez rien de prévu le samedi 16 mars prochain, venez nous rejoindre et relever le défi des soirées parisiennes, là où les gourmand(e)s sont féru(e)s de lecture. Et même si vous avez quelque chose de prévu d'ailleurs, venez avec vos amis, on vous fera une 'tite place. A nous deux, Besançon!... 

TdV : the place to be : les Gourmands lisent, le 16 mars

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Un samedi de mars, à Besançon. La ville est un chantier, pour cause de tramway nommé désir par les édiles locaux et les Bisontins. Mais, une rue piétonne, dans la Boucle, est particulièrement vivante, en cette soirée de pré-printemps. C'est là qu'on trouve une librairie-cave, à moins que ce ne soit une cave-librairie. Un concept qui nous inspire, à tour de rôle. Qui n'a pas, un jour, imaginé ouvrir un tel lieu, au coeur de sa ville, pour satisfaire les lecteurs qui savent se poser, avec un verre sur l'accoudoir, ou les amateurs de vins qui lisent autre chose que des pseudo-guides?...  La journée s'annonce bien, la vitrine déborde de Tronches de vin!... Ça s'annonce d'autant mieux que, justement, ce bouquin a un profil caractérisé"d'anti-guide", au caractère revendiqué!...

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A l'heure où ce lancement officiel débute dans la capitale vaubanesque de Franche-Comté, Julie et Jérôme ont préparéLes Gourmands lisent comme une citadelle, canons compris, prête à recevoir les assauts des visiteurs. En fait, pour résumer, ils ont des charbons ardents dans leurs petits souliers!... Mais, tout va bien se passer, parce que les amis sont là. Certains n'imaginaient pas rater cela!... On retrouve les régionaux de l'étape et les quasi-régionaux, venus de Lorraine, d'Alsace, etc...

L'ami Olif, quant à lui, est dans son jardin à Besançon. Amis et membres de la famille ne peuvent manquer de faire le détour par la rue Bersot. Natif de la ville, il y a passé sa jeunesse (l'ex-maison de son grand-père est juste là, à quelques dizaines de mètres!) et y a fait ses études (non, je ne me lance pas dans sa bio!). C'est aussi là, lorsqu'il était carabin justement, qu'il commença à mettre le nez dans le ver(re)t. A grands coups de GCC bordelais!... Avant qu'il ne prescrive sur son blog, le plus souvent, les vins "nature" sur ordonnance et injection régulière. Un naturomane par excellence!...

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Avec ses amis parisiens et Laurent, Evaétait aussi descendue de la Capitale. En sa qualité d'auteure (grande par la taille, mais pas autant que cela, précise-t-elle souvent!) du haut de ses vingt-six ans, celle qui s'est trouvé une homonyme ligérienne adepte de tir à l'arc, décoche ses traits (de plume) amicaux, pleins de gentillesse et d'humour. A partie d'une certaine heure, elle entamera une joyeuse séance de dédicace à coups de vernis à ongles!... En ce début de semaine, quelques compagnes s'étonnent que leurs maris réciproques ne leur demandent où se cache le dissolvant dans la salle d'eau... "Tu étais à une gay pride?... Oui, je faisais drag queen avec David!"

Jusqu'au bout de la nuit, Antonin et Guillaume sont toujours capables de déborder d'énergie positive. Leurs verres eux, jamais ne débordent, même s'ils en voient de toutes les couleurs! Parisiens ils sont, mais pas pour en faire des tonnes. Ils ont le teint clair, surtout à la sortie de l'hiver, mais on les imagine volontiers porteurs d'une petite écharpe, même au coeur de l'été, à la terrasse du Flore, parce que le matin est frais, presque autant que les croissants. Et surtout, parce que la nuit dernière fut longue et embrumée, pleine de jolis sourires connus ou inconnus. Ils ne le savent pas, mais peut-être ont-ils passé la soirée au côté d'une descendante de Camus ou de Vian. Un air de saxo percute leur expresso. A moins que ce soit une trompette qui s'la pète! A vrai dire, on les imagine plutôt au coeur de Ménilmontant que de St Germain des Prés, un rien poussiéreux désormais pour cette génération et le Lapin blanc, c'est un peu pour eux, le nombril de Paris. Avec Eva, ils forment une sorte de triangle de la soif. De la soif de découvertes, s'entend! Verres en main et jamais très loin du tire-bouchon. L'expérience, c'est comme une lanterne que l'on porte dans son dos et qui n'éclaire que le chemin déjà parcouru. Avec eux, on se gardera bien d'évoquer ce proverbe rabat-joie!... Soif d'aujourd'hui et le monde à courir, à voler, à nager... Lorsqu'ils parlent de nouveaux projets, on craint d'abord de ne pas être à la hauteur. Tempérer, c'est risquer. La bride sur le cou, c'est parfois casse-cou. Alea jacta est!... Le sort en est jeté, on the road again!...

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Tout ça pour dire qu'on n'oubliera pas cette soirée, ni tous ceux qui nous ont aidés dans cette aventure et ceux qui nous soutiennent. Julie et Jérôme bien sur, parce que les Gourmands ont quelque chose à vous dire, quelque chose qui vous parle. Mais aussi nos co-éditrices, Marie et Sabine, à l'enthousiasme communicatif, mais qui se demandent parfois sans doute, quelle musique va jouer ce quintette, lorsqu'il jette ses partoches pour un boeuf nocturne. On ne dira jamais assez également, à quel point nous apprécions les soutiens amicaux de Jacques (reportage sur le vif), de Séverine, de David, de Vincent, d'Antoine, présents à Besançon (et là, je suis certain d'en oublier!) et de tous ceux qui s'impatientaient, ces derniers jours, espérant trouver Tronches de vins chez leur libraire habituel, à la date annoncée. Sans oublier Michel Gahier et Christophe Landry, venus en voisins et même Marie Lapierre, de passage.

Tout comme avec Alban, Isabelle, Théo, Jean-Pierre et Philippe, tous venus avec quelques flacons en ce samedi, nous aurons certainement l'occasion de croiser le verre avec d'autres vignerons et plein d'autres amateurs passionnés. D'ailleurs, ça commence dès le week-end prochain à Paris (Salon du Livre), à Grenoble, à Arbois, dans le Jura, puis à Nantes et Vertou, sans oublier la Beaujoloise, ViniCircus, du côté de Rennes, la BiojoLeynes, Paris encore (Les Affranchis), en Champagne (Terres et Vins de Champagne) et enfin St Jean de Monts (REVEVIN au Chai Carlina), à l'Ascension courant mai et à La Roche sur Yon (Librairie Agora, le 8 juin). Série en cours!... Pour vous tenir informés, consulter Vindicateur, le top-indicateur de la tournée!... Au final, autant de places où il faut être!...

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T'en bois une tronche!... (5)

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Retour en Bourgogne, pour un B-B and B and B!... Un boeuf bourguignon et Bourgogne et Ballorin. En ce dimanche de la fin mars, c'était plutôt un navarin printanier l'objectif du jour, avec force petits légumes gourmands, mais décidément, avec cet hiver qui se plaît dans notre beau pays et qui n'envisage toujours pas d'exil, de quelque nature que ce soit, ni fiscal, ni autre, nous voilà tenus de nous tourner encore vers une recette à caractère fin de soirée hivernale. En fait, je la dédie pour l'occasion à mes petits camarades de Tronches de vin, qui n'ont pas ménagé leur peine (et goûter leur plaisir sans doute!) au cours de ce week-end, qui au Salon du Livre, à Paris, en direct qui plus est, sur France Inter, dans l'émission dominicale "On va déguster", qui à Grenoble ou Arbois, pour assurer la promotion de notre "anti-guide", qui devra repasser par la case imprimerie dès les prochains jours, en vue d'une ré-impression. Une semaine après son apparition en librairie!...

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En matière de boeuf bourguignon, tous les villages de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune peuvent revendiquer l'authentique recette, la seule, la pure, la vraie!... Pour autant, celle-ci est extraite d'un bouquin dédié aux vins du Rhône. D'ici à la préparer avec un Gigondas, il n'y a qu'un pas, qui ne sera pas franchi cette fois, puisqu'une précédente version en duo avec un gamay d'Auvergne, nous avait valu une quasi levée de bouclier (arverne, bien sur!)!... Un BB, c'est avec du Bourgogne, que diable!... Chacun chez soi et les vaches (du Charolais) seront bien gardées!...

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Grand classicisme donc, pour ce qui est de la recette, mouillée au Côte de Nuits Village 2011 et servie à table avec un Marsannay Les Amoureux 2011. Un très joli duo issu du Domaine Ballorin & F, qui nous régale à chaque (re)découverte et que vous retrouverez en page 30 de Tronches de vin. Certes, c'est très tôt pour en apprécier toutes les qualités, mais Les Amoureux ont déjà un potentiel plaisir, voire un rapport qualité-prix-plaisir qui mérite d'être souligné. Fruit tonique, fraîcheur dynamique et quelque chose de contenu, sans esbroufe, qui nous porte et nous persuade de laisser du temps au temps, pour certaines cuvées du domaine. Le Ballorin, quand l'hiver prolonge sa sieste et quand le printemps vient par des chemins de traverse, c'est bien, que ce soit pour un bourguignon ou un navarin!...

Pâques à Bordeaux, on tire les bois, aussi!...

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Week-end pascal pour mettre cap au sud et fuir le nord (et même la neige en Vendée!), mais la bise a poussé un peu plus loin que prévu et nous a rattrapé. Quelques repas et le chocolat qui coule à flots, certes, mais pas seulement. Il reste quelques menus travaux dans la vigne, du côté de Léognan notamment, un bon moyen de griller quelques toxines, après le barbecue!...

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Une parcelle de sémillons quadragénaires destinés au Grand Vin blanc du Domaine de Chevalier, star de Pessac-Léognan, s'il en est. 10 000 pieds à l'hectare, il faut bon dos lorsqu'on attaque la taille!... Même dans cet écrin, au milieu de la forêt des Landes girondines. Impression de beau temps, fraîcheur ambiante cependant, juste bien pour tirer les bois et les brûler. Certes, que voilà de jolis sarments pour les grillades de l'été, mais craquer une allumette, c'est plus pratique en l'absence de cochon de lait.

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Il ne restait qu'une dizaine de rangs à débarrasser des tas de sarments issus de la taille, l'affaire d'une grosse heure à trois, pendant que Horta se lance dans une approche et une étude géologique du sol. Fumée blanche, tout va bien! On n'est pourtant pas à Pape Clément!... Ne reste plus qu'un peu de pliage sur les ceps taillés en guyot double et d'acanage sur la taille en côt, dès la semaine prochaine. Dans à peine quelques jours, dès que les sols seront moins spongieux par endroits, il sera temps de décavaillonner. La vigne pleure, certains bourgeons commencent à gonfler... La peur du gel printanier et de ses ravages impose des mesures adéquates : pas moins de huit tours antigel sont parées, en cas d'alerte. Ne reste plus qu'à faire le plein pour les moteurs et finaliser les réglages pour les alarmes.

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Bon, c'est pas l'tout, après l'effort, le réconfort!... Pour un peu, les bonnes résolutions auraient volé en éclats. Comme c'est presque l'heure des Primeurs à Bordeaux, nous voilàà même de faire quelques découvertes. En premier lieu, les cuvées issues d'une propriété sauternaise rachetée l'hiver dernier par le Domaine de Chevalier : le Château Haut-Caplane, vingt-cinq hectares dont les parcelles sont imbriquées pour partie, dans celles d'Arche, Rayne-Vigneau, Clos-Haut-Peyraguey, Yquem  et Guiraud... Il s'agit désormais du Clos des Lunes, qui se décline presque comme les médailles olympiques : Lune Blanche, Lune d'Argent et Lune d'Or. Trois nouveaux étages de la fusée Chevalier, version Bordeaux blancs secs. Un type de vins, dont la demande augmente sans cesse. Nombre de Grands Crus sont à la recherche permanente de vignes et de domaines, comptant des hectares de sauvignon et de sémillon.

Lune Blanche est un blanc de cuve proposéà moins de dix euros. Fraîcheur acidulée, quelque chose qui devrait convenir aux huîtres. Dès la seconde bouteille, on imagine aisément la stratégie : proposer une gamme progressive. Lune d'Argent, avec une dominante sémillon, passe, semble-t-il, pour moitié en barriques. Plus de volume, d'onctuosité, destination coquillages cuisinés. Lune d'or a, de toute évidence, plus d'ambition. Mais aussi une signature Chevalier! Il s'agit là d'un échantillon prélevé sur fût, avec une touche d'exotisme, pour ce qui est des arômes et un toasté pas ménagé! Malgré tout, même si on peut imaginer ce vin destinéà une gastronomie plutôt pointue (crustacé cuisiné, poisson de qualité) et que l'on confirme la parenté avec la "maison mère", la dégustation de Chevalier blanc 2012 révèle plus de complexité et une pointe sauvignon assumée : citron confit, agrumes mûrs, vanille alizés... L'acidité est assez soutenue (gage de garde?) et la finale glisse vers des amers solides et droits. Tout ça n'est pas en place, ni fondu, mais la texture est séduisante. Enfin, il reste un peu de tarte aux fraises pour découvrir le Sauternes 2011 du Clos des Lunes, dans un registre classique et un équilibre médian.

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Quelques kilomètres dans le paysage bordelais nous permettent de franchir les siècles et traverser les échelles du temps. Lequel de ces trois bâtiments sera visible et sur ses fondations au siècle prochain?... Si désormais, il ne s'agit pas de défendre le vignoble des envahisseurs venus de diverses contrées hostiles, les préoccupations actuelles sont plus orientées vers l'efficacité et l'obéissance à quelques règles de merchandising, appliquées au positionnement sur la planète entière. Et, malgré la crise (mais, qu'est-ce qui va bien chez nous?...), certains s'inscrivent dans une logique qui les pousse toujours plus loin. Certes, les Grands Crus de Bordeaux et d'ailleurs sont désormais connus pour leurs capacités à rapporter des devises (un peu comme le nucléaire et le militaire, ce qui ne manque pas d'en interpeller certains, même si leur créneau est plutôt celui du luxe, comme les parfums ou la mode, dit-on...), on ne peut tout à fait oublier que ces grands domaines bordelais ont subi, eux aussi, certaines crises gravissimes dans le passé, un peu comme le commun des mortels finalement. Sont-ils désormais blindés comme des coffres-forts suisses?... Qui vivra verra!

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Le rouge 2012 de Chevalier se présente, dans ce dernier échantillon, d'une couleur profonde, d'un rouge très soutenu. Le premier nez est assez diffus et le fruit mûr plutôt classique de la plupart des derniers millésimes est aux abonnés absents! Il s'agit là d'un tout autre registre proposant des notes de légumes verts, associés à quelque épice douce. C'est plutôt rigoureux, un rien austère, sans pour autant être végétal (pas de céléri en vue) et encore moins marqué par de la verdeur. La texture en impose cependant et les tannins assez polis prolongent la finale. Mais le registre aromatique de l'expression à ce stade est assez surprenant. Serait-ce là une tendance du millésime?... Attendons les commentaires, sur tous ces GCC, des plus éminents spécialistes, qui ne vont pas tarder à déferler dans le vignoble bordelais!...


Tronches de vin fait salons, à l'Ouest!...

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C'est le principe du balancier!... Après les festivités de lancement orientales et parisiennes, Tronches de vinmet cap à l'Ouest. A Nantes tout d'abord, puis du côté de Rennes, le week-end suivant. Croisons le verre!...

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Commençons par le dernier né, Vertivinies, émanation bien pensée du club d'amateurs de Vertou, dans la banlieue nantaise, à savoir Vertivin. Jocelyn Gombault en est le président fondateur et le principal animateur, avec à ses côtés notamment Romain Mayet, bien connu dans le vignoble pour ses compétences en matière de terroirs du Muscadet en particulier. Un club Vertivin?... Non, une ruche!... Moyennant une adhésion annuelle fort raisonnable, vous pouvez ensuite intégrer divers "groupes", qui affichent des contenus, des approches et des thèmes différents. Il y a là le Groupe Découvertivin (approche plus théorique sur la vigne, le vin, la dégustation), le Groupe Vertivingstone, permettant d'explorer une appellation ou une zone viticole (avec dégustation-plaisir au bout du compte), le Groupe Vertivinus et son approche plus "genius", plus scientifique (tout est relatif!), le Groupe Salivertivin plus dédiéà la dégustation pure et dure et enfin le Groupe Verticadet pour ceux qui veulent "décortiquet le Muscadet"! Expertise recherchée, afin de voir naître un collectif de "passeurs de Muscadet". N'oublions pas les Ateliers Libertivin, quelques séances orientées vers des dégustations plus prestigieuses, ni les sorties dans le vignoble, la possibilité de quelques achats groupés, les repas accords mets-vins... Pour être clair, le top!...

Non contents de proposer une telle organisation, les Vertiviniens ont eu une superbe idée : proposer un salon aux amateurs, lors d'un week-end printanier. Et comme il se doit, club bien pensé, salon bien pensé! Il faut un certain courage pour se lancer dans une telle aventure, mais surtout, il faut "trouver le créneau", tant ces manifestations se multiplient. Pour les Vertivinies, Salon des Nouveaux Talents de Loire donc, les 6 et 7 avril prochains, pas moins d'une douzaine de jeunes vignerons, de l'Auvergne au Muscadet, seront présents au Château de la Frémoire. On entend par "jeunes", des vignerons installés depuis moins de cinq ans et qui connaissent déjà quelques jolis succès dans diverses dégustations. En clair, dans un mode résolument "tronchable"!... Parmi ceux-ci, Mélaric, Les Roches Sèches, Mathieu Coste, Helda Rabaut, pour ne citer que ceux-là!... Les Vertivisiteurs pourront donc également trouver quelques exemplaires de Tronches de vin et ce, toute l'après-midi du samedi. 

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Les Nantais ont bien de la chance en ce premier week-end d'avril, puisque le dimanche 7, les Anges Vins descendent la Loire et vont accoster sur l'Ile de Nantes. Ils passeront ainsi la journée au Karting, 6 rue de St Domingue, alors tous en piste! Point de rhums ni de cigares (quoique...), mais quelques éminents représentants du vignoble angevin et layonesque, avec tout ce qu'il faut de vins "bios et sans artifices". Une bonne partie du collectif habituel sera de la fête avec, qui plus est, deux invités du Pays Nantais : Jérôme Brétaudeau d'une part, Marc Ollivier et Rémi Branger d'autre part. Un bon plan donc, pour votre dimanche, amis nantais et voisins bretons et vendéens, d'autant que, là encore, de nouveaux exemplaires de Tronches de vin seront également disponibles. Que du bonheur!... Les Anges Vins toujours par monts et par vaux, puisqu'on peut déjà noter le prochain rendez-vous fixé aux amateurs : du 11 au 13 mai, à St Barthélémy d'Anjou, sur le site de la compagnie Jo Bithume pour Vins et Compagnie, avec en plus, la présence des vignerons de la nouvelle vague angevine, à savoir En joue connection.

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Entre ces deux dates, marquées au vin rouge sur vos agendas, ne manquez pas non plus la 10èédition de Vini Circus, à Hédé, entre Rennes et St Malo. Du 13 au 15 avril, le Festival des Vins Nature fête ses dix ans. Et comme le précisent les organisateurs, ça devrait être exceptionnel du délire!... Pas moins de soixante vignerons de France et de Navarre et une programmation musicale et artistique à la hauteur de l'évènement. Sans oublier que vous pourrez trouver là, encore plus d'exemplaires de Tronches de vin, puisque Marie Rocher en personne, co-éditrice avec les Editions de l'Epure de "l'anti-guide", sera présente, assistée de l'ami Olif, venu de son lointain orient jurassien (en fait, il ne peut se passer de la Bretagne!) et de votre serviteur, disposés que nous serons bien sur, à délivrer quelques dédicaces, pour ceux qui le désirent.

Donc Hédé toi et le ciel t'Hédéra!... Des concerts, des spectacles, des démonstrations de cuisine... et carte blanche à Ronan Tablantec, le saltimbanque préféré des Vinicircussiens!... Sans oublier les Repas des vignerons, préparé le samedi soir par Rémi Fournier, du restaurant Chez Rémi, à Angers et le dimanche soir, par l'équipe du restaurant Le Bruit qui court, de Châteaugiron, bien entourés par les indispensables bénévoles.

On ne sait pas vraiment de quoi mai sera fait... mais pour avril, on tient le bon fil!

REVEVIN 2013 : annulation générale!...

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Et le combat cessa faute de combattants...
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire,
Diront ceux qui trouvaient ces jours de mai grisants.
Loin de nous l'idée de presser de bonnes poires!...

La mort dans l'âme, nous devons donc nous résoudre
A faire de cette Ascension, une porte qu'on claque.
Non que nous manquions cette fois de grain à moudre.
Hors de question de faire de la plage un cloaque!

L'objectif était bien le plaisir au plus haut.
Mais, il en va ainsi parfois des bonnes idées,
Le soleil et la brise glissant sous le patio,
Elles perdent leur substance au fil des années.

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Revevin a vécu, joyeux, sans infamie.
Les années sont passées, font-elles bien leur âge?
L'espoir reste de ne point perdre des amis.
Il est temps cependant de rejoindre la plage...

L'émotion ne fut pas sentiment le moins fort
Traçant le chemin dans les vignes aux quatre vents
Pour que chacun s'attache au Chai comme à un port
Et qu'il en parle un jour à ses petits-enfants.

Allons, il est l'heure, ne soyons pas nostalgiques.
Il nous faut sabrer habilement le flacon,
Que fusent les bulles d'une cuvée champagnique
Qu'ainsi, simplement, nous soit acquis le pardon.

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Château Lamery : et à Bordeaux, ça va bien?... Autrement!...

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Au début du XXè siècle, la famille de Jacques Broustet habitait déjà St Pierre d'Aurillac, mais plus bas dans ce petit village de la rive droite de la Garonne, non loin de Langon. Plus bas, au point qu'en 1930, les habitants durent quitter précipitamment leur maison, en passant par les fenêtres, auprès desquelles venaient accoster les barques des sauveteurs. Ce fut ce qu'on appelle la crue du siècle, pour les mémoires de la région. En plus des dégâts, elle fit de nombreuses victimes. Des évènements qui laissent des traces quasi indélébiles, même pour les générations suivantes et futures.

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Ce n'est pas, bien sur, ce qui motiva le vigneron de Lamery à se tourner vers la vigne et le vin, peu de temps avant le nouveau millénaire, mais bien, en revanche, ce qui décida à l'époque son père à un repli vers cette maison, lorsqu'elle se libéra, avec les 2 ha 50 de vignes qui l'entouraient. Maison qu'ils occupent toujours aujourd'hui. Non que la pente soit marquée - le coteau ne débute vraiment qu'à quelques centaines de mètres - mais depuis, jamais l'eau du fleuve ne revint lécher les colonnes, à l'entrée du chemin.

C'est donc en 1998 que tout bascule pour Jacques Broustet. Il ne le sait pas vraiment encore, car il s'inscrit alors dans la pratique d'une double activité, dont la principale se situe à Bordeaux dans l'informatique. Il commence alors à passer quelques week-ends sur place, car son père vieillissant, il sent qu'il doit prendre le relais, pour éviter la perte de ce petit patrimoine. Problème : il a tout à apprendre sur le sujet! Au cours des deux premières années, il reçoit l'aide paternelle, mais pendant ce laps de temps, les divergences se font jour. Le fils veut résolument opter pour une viticulture biologique, ce qui est loin d'être l'orientation du père!... Dès 2000, Jacques Broustet continue seul, grâce à quelques conseils de membres de sa famille, également vignerons dans la région, puis en suivant divers cours dispensés dans le secteur, le tout complété de saines lectures.

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Dès cette époque-là, l'utilisation annuelle d'engrais disparaît et, année après année, la proportion de produits divers est réduite progressivement. En 2006, il est toujours en viticulture conventionnelle et ses rendements sont de l'ordre de 48 hl/ha. C'est à peu près à ce moment qu'il vend son entreprise à Bordeaux et glisse pleinement vers le statut de vigneron. Il découvre également le livre de Nicolas Joly, Le vin du ciel à la terre, qui ne manque pas de l'interpeler. L'option biodynamie s'impose doucement à lui.

A peu de temps de là, il rencontre Alain Déjean, de Sauternes et David Poutay, un de ses voisins dans le secteur. Avec eux, il apprend l'essentiel de la biodynamie, tout en gardant un certain recul... Les premières années, les rendements sont divisés par trois. L'impact est de taille!... En 2008, il n'y a pas de Château Lamery. Dans une soif d'apprendre et de comprendre, il fait d'autres voyages, en Bourgogne notamment, puis prend contact avec l'AVN, qui l'oriente vers Michel Favard, à St Emilion, un des vignerons bordelais dont on admet qu'il est une sorte de référent de la méthode, avec une pratique déjà ancienne de la Bio-D. Au quotidien, les choix de Jacques Broustet obéissent à un certain feeling et une forme d'ingéniosité, avec l'objectif d'adapter ses besoins, en matériel notamment, à un niveau d'investissement supportable. Ainsi, son dynamiseur, inspiré, dit-il, des travaux et réflexions d'Alex Podolinski, chantre australien de la biodynamie, vaut le détour!... Aujourd'hui, il se sent désormais à l'aise dans ses choix, même s'il avoue passer encore trop de temps sur Internet (le poids d'une carrière dans l'informatique?), plutôt que dans ses vignes. Divers intervenants, ponctuellement, le secondent lorsque les échanges, pas forcément virtuels, s'imposent.

Merlot 1942 V   La vasque vive en action   Un Bel Essaim
Source : Château Lamery

Il faut dire que créer du buzz, communiquer, le vigneron de St Pierre (il n'a pas vendu son vin au Pape, mais il en serait capable, le bougre!) en a très vite mesuré la nécessité. Pour vivre, trouver des marchés, il convenait de se démener, notamment sur la toile, dès le début de l'aventure. D'autant qu'un millésime comme 2009 a été généreux, avec ses 13 000 bouteilles disponibles! Quelques flacons lâchés ici ou là, à Paris en particulier (il compte pas moins de trente cinq lieux de vente identifiés dans la capitale!) et Lamery s'envole. Pour Seattle d'abord, avec Garagiste Wine, puis dans diverses directions : Grande-Bretagne, Belgique, Canada, Suisse, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Suède... Pas moins de 80% de la production passent désormais les frontières. Le vin de Lamery a connu un franc succès dès le début, mais la demande actuelle semble confirmer cet enthousiasme immédiat. Autrement, le Bordeaux!...

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Seul rouge du domaine, Autrement, mais pas seul vin du domaine, puisqu'un moelleux ou liquoreux est également disponible, le Défi de Lemery. Issu de 22 ares de sémillon, dont certains ont 65 ans, ce vin illustre un peu le côté fantasque du personnage, qui le rend attachant. En effet, les quelques barriques contenant ce vin restent à l'extérieur, à quelques mètres à peine de la voie ferrée Bordeaux-Marseille!... N'intervenant pas sur les fûts avant la mise (lors d'un jour fruit vers le 14 juillet, en lion), il souligne qu'il remercie au passage, chaque année, la SNCF, de lui assurer le "batonnage", vu les vibrations générées par le passage des convois!... Quelques amis suisses ayant cru bon d'ajouter, pour rester dans son registre préféré, que le choix des mises au moment de la Fête Nationale, permettait à ses vins de profiter de la dose supplémentaire de soufre dans l'atmosphère, du fait des feux d'artifices!... Si ce n'est pas de la haute stratégie, ça!...

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Le domaine compte donc, à peu près, 2,6 ha de vignes rouges (dont une bonne partie plantée en 1973, à 1,80 m et 2 m) comprenant les quatre cépages dans des proportions proches : merlot, malbec, cabernet franc et cabernet sauvignon, le tout sur des sols largement limoneux et très légèrement argileux. Depuis quelques jours seulement, il dispose de deux nouvelles parcelles à un kilomètre environ, au tout début du plateau : 25 ares de malbec planté en 1970 et 35 ares de merlot planté en 2002, au lieu-dit Fouques. Le vigneron attend beaucoup de ces nouvelles vignes, issues d'un domaine de six hectares, cultivé en bio depuis toujours. Il se dit impressionné par la terre légère, vivante, de ces quelques arpents.

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Ceci dit, pas de quoi bouleverser la vie du domaine, ni les choix pour lesquels le vigneron de l'Entre-Deux-Mers a opté, voilà un peu plus de dix ans : un tri manuel de la vendange intransigeant, qui emmène parfois Jacques Broustet jusqu'au bout de la nuit, lorsque le millésime l'impose, un élevage sans la moindre intervention, une mise attentive... Peu de chance également que vous ne rendiez visite au vigneron, sans qu'il ne vous fasse part, avec humour, de son quotidien et de son entourage : un nonagénaire de père toujours très actif, qui s'occupe de ses ruches et de ses arbres fruitiers, sans oublier le tracteur collector, qu'il utilise dès que le besoin s'en fait sentir et sans oublier également, cette charmante octogénaire bordelaise, qui l'assiste dans de nombreux travaux et que vous pourrez peut-être croiser, à l'occasion d'un salon, ici ou là.

A l'heure de l'incontournable semaine des Primeurs à Bordeaux, celle qui veut rappeler à toute la planète vinique, que les célèbres crus des deux rives de la Garonne génèrent de l'or, surtout à quelques actionnaires, on se sent presque rassurés de constater qu'une poignée de producteurs s'appuient encore sur ce que ce métier contient de familial et de traditionnel, sans pour autant rester figé dans un savoir-faire passéiste. Et on prie, au passage, pour que les amateurs français s'ouvrent, chaque jour plus nombreux, à de tels vins, comme ceux de moult pays de notre planète bleue et verte.

Avis de coup de vent sur Bordeaux!

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Voilà un titre qui pourrait me valoir une flambée statistique du côté des visiteurs de La Pipette aux quatre vins, surtout à l'issue de la semaine des Primeurs à Bordeaux!... Une semaine marquée par les rafales de suroît et les fortes averses venues de l'Atlantique. En ce jeudi, une fois n'est pas coutume, Vigne'horizons a convoqué quelques amateurs pour une sortie bien arrosée, au cours de laquelle la pluie ne se permet pratiquement aucune pause, ce qui nous empêche toute incursion pédestre dans la vigne, rejoignant ainsi la plupart des vignerons, qui se demandent comment ils vont, dans les prochaines semaines, pénétrer dans les rangs, pour les travaux de printemps.

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Étape matinale du côté de Tauriac, chez Valérie Godelu, au Domaine Les Trois Petiotes. Un nom qui a une histoire, comme il se doit, inspiré par les naissances successives des trois filles de ce couple de vignerons, à des moments clés d'une chronologie qui les a amenés là, du côté de Bordeaux, voilàà peine quelques années. Il se trouve que le domaine se compose également de trois parcelles plantées de malbec, de merlot et de cabernet, destinées à composer une partition façon Côtes-de-Bourg résolument ambitieuse et représentative, sans doute, de ce que devait être naguère, les vins de cette partie de la région, avant que quelque responsable local ne déclare froidement que les crus du Bourgeais (et du Blayais sans doute) doivent trouver leur voie et leur salut dans la grande distribution!... Tout en continuant de solliciter Valérie et ses jolies cuvées, dès qu'il s'agit de promouvoir la qualité potentielle des vins du secteur!...

Chez les Godelu, l'histoire ne dit pas encore si chaque petiote a choisi sa parcelle ou si telle ou telle n'est pas plus malbec que merlot et la dernière cabernet. Ni si l'espace proche du chai, bientôt planté (en 2014) de cépages blancs régionaux (sauvignon blanc et gris, sémillon, muscadelle, colombard) de bonnes origines, n'a pas vocation à devenir la quatrième petiote, ou le petiot de la famille. Une autre naissance à prévoir? Allez savoir!... En tout cas, ces blancs devraient être plantés à haute densité et sur échalas, comme l'histoire du vignoble local le précise, permettant également l'utilisation du cheval, pour lequel Valérie vient de suivre une formation. A terme, un compagnon à quatre pattes devraient donc également rejoindre le domaine.

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En cette journée d'avril au fil des averses, le repli dans le chai s'impose de lui-même. Pour une dégustation des vins en cours d'élevage tout d'abord et ce, malgré les conditions météo. En effet, nous sommes nombreux à avoir déjà constaté, qu'un système dépressionnaire ambiant et tapageur a la fâcheuse tendance à compliquer la dégustation, au regard des conditions anticycloniques qui semblent, elles, bien plus favorables. On peut penser également qu'une consultation attentive du calendrier biodynamique permettrait d'optimiser le choix de telles journées. En ce jeudi, il s'agit d'un jour fruit en bélier et la veille d'un noeud lunaire àéviter... Valérie nous propose de commencer par une barrique du millésime 2012, mais le tasting du jour ne s'annonce pas des plus expressifs. A noter que pour ce dernier millésime, tous les cépages ont été assemblés dès le départ, vu les quantités réduites, conséquence d'une année particulièrement difficile à la vigne. Une sorte de passetoutgrain à la mode bordelaise!... Rappelons que 2008 fut le premier millésime proposé par le domaine, autre année difficile, mais la vigneronne de Tauriac nous explique que son statut de novice, à l'époque, ne lui permit pas de mesurer toute la difficulté subie au quotidien. En revanche, l'année passée a laissé un lourd sentiment de frustration et, du coup, 2013 est attendu de pied ferme, avec l'espoir qui va avec.

2011, quant à lui, n'est pas encore assemblé. Malgré les difficultés gustatives du jour, Valérie apprécie de pouvoir expliquer là, à quel point la réunion des trois cépages est importante dans le résultat final des Trois Petiotes : le malbec, avec sa structure dotée d'une bonne acidité, le merlot et sa rondeur souvent séductrice et le cabernet exprimant un côté masculin, viril, parfois musclé, sans être bodybuildé. Le marqueur cassis est toujours présent, sur le merlot notamment ce jeudi, sans être aussi exubérent qu'avec les millésimes précédents à ce stade. La dégustation se prolonge, comme il se doit, avec les diverses "expériences" tentées par Valérie, qui se veulent le reflet, l'illustration de chaque année. Ainsi, en 2009, ce fut En attendant Suzie, du cousu main, au bilan carbone record, puisque réalisée alors même qu'aucune énergie n'alimentait les locaux et dont le potentiel impose une bonne garde, même si la cuvée reste très abordable. En 2010, l'année était propice aux belles maturités et là, c'est le cabernet franc qui fit exception. Il n'y en a guère plus d'une barrique et la mise approche. Pour ce qui est du nom de la cuvée, il vous faudra encore patienter, brainstorming en cours!... Pour 2011, c'est le merlot qui était à l'honneur. En fin de vendanges, les grappes étaient atteintes de pourriture noble!... En effet, pendant quelques jours, un micro-climat typiquement sauternais sévit : des brumes matinales stationnaient juste autour des pieds, puis étaient chassées par un vent chaud, suffisamment fort pour passeriller les raisins. Résolument hors normes et à suivre! Enfin, lors des dernières vendanges de 2012, c'est cette fois une petite barrique de malbec qui fait exception, le tout non égrappé et vinifié en macération carbonique.

Pas de quoi s'ennuyer avec Valérie Godelu décidément!... On pourrait presque imaginer une démarche façon Patrimoine SD, de Sébastien David, avec un vin décoiffant par millésime. Et on peut croire à l'apparition d'autres nectars, lorsque les blancs auront poussé. Il serait étonnant que cette native du Jura ne nous gratifie pas de quelque oxydatif made in Côtes-de-Bourg. A suivre!...

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Après une pause gourmande au Caffé Cuisine, à Branne, une table sympathique pour qui s'aventure dans le vignoble, direction Vignonet et le Château Vieux Taillefer, cher à Catherine et Philippe Cohen. Le couple de vignerons de Vieux Taillefer est formé d'un duo de passionnés plutôt éloignés de la pensée unique, quasi incontournable dans le paysage de cette région viticole majeure de Bordeaux, si ce n'était quelques personnalités remarquables. D'ailleurs, dès leur installation en 2006, la formation bourguignonne de Catherine et certains choix affichés ne manquèrent pas d'être soulignés et qualifiés par certains de quelque peu exogènes à St Emilion. Si l'on ne revêt pas les habits communs, on est vite montrés du doigt... Le couple a, comme il se doit au début d'une telle aventure, dépensé de l'énergie pour faire connaître sa démarche, mais a très vite pris un certain recul avec la nécessité absolue de la reconnaissance de ses pairs. Au passage, Philippe Cohen nous donne son sentiment sur la fameuse semaine des Primeurs qui se termine et, comme il se doit, il n'est pas tendre : "A quoi bon courir après des notes, lorsque la presse, spécialisée ou pas, a déjà décidé, bien avant le printemps, de la qualité globale du millésime?..." Il se réjouit bien plus de réunir quelques amis "artisans vignerons", à l'occasion d'Anthocyanes, lors du week-end qui précède la semaine de tous les dangers et ce, sur sa terrasse surplombant la Dordogne. Si, d'aventure, quelques professionnels de passage poussent jusqu'à Vignonet, ils seront à même d'apprécier, entre deux échantillons, quelques huîtres de diverses origines, dont le vigneron émilionnais est gourmand et fan.

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La propriété compte actuellement environ 4,8 ha de vignes réparties dans le vignoble de St Emilion. En effet, le postulat de départ était de réunir des raisins venant de toutes les composantes terroir du cru : des sables limoneux, des graves sur un sol argilo-siliceux (non exempt d'argiles bleues et de crasse de fer), une part d'argilo-calcaire et des sols sur calcaires à astéries. Au-delà des parcelles du domaine, lors de la reprise, il a fallu une conjonction de hasards pour que toutes soient présentes dans le panel. C'est désormais chose faite depuis l'acquisition de vieux merlots sur la commune de St Christophe des Bardes. Un achat qui allait se compléter, presque par surprise, de la mise à disposition de trois rangs de cépages blancs quasi historiques. En effet, le même propriétaire, confronté aux effets de l'âge, estima alors qu'il ne pouvait plus vendanger cette petite parcelle plutôt destinée à une consommation familiale et réclama l'aide de la famille Cohen, obligé de rentrer précipitamment de vacances pour en assurer la vendange!... Oh, surprise! La méprise était totale et il s'agisssait bien alors de vendanger des blancs, d'en assurer le pressurage et d'en définir l'élevage! Avec, au passage, la découverte d'un cocktail surprenant, puisqu'on trouvait là du sémillon, des sauvignons blancs et gris, mais aussi du merlot blanc et du chasselas, voire une poignée d'autres cépages difficiles à identifier!... Au final, bon an mal an, depuis deux ans, six cents bouteilles de Blanc du Château Vieux Taillefer, en Vin de Table comme il se doit (l'INAO ne se voyant pas admettre, bien sur, la mention Bordeaux sur les étiquettes!...), que Philippe Cohen destinait en prioritéà ses assiettes d'huîtres, mais qui désormais, prennent intégralement le chemin du Japon!... Pas impossible d'ailleurs que cette anecdote n'apparaisse bientôt dans un futur manga, au pays du Soleil Levant!...

Le mauvais temps nous imposant de rester à l'abri, notre petit groupe découvre un cuvier béton sur mesure, dont les cuves tronconiques ont été dimensionnées selon la surface des parcelles et le rendement moyen de celles-ci. L'élevage se prolonge ensuite en barriques majoritairement non neuves, issues de la Tonnellerie Cavin ou d'Ana Sélection, avec des bois provenant des forêts de Fontainebleau, Jupilles et Tronçais. Des choix résolument originaux, voire novateurs, pour la région, que l'on peut considérer, sans que le couple n'en prenne ombrage certainement, comme influencés par quelques relations bourguignonnes. Nous apprécions au passage quelques échantillons de merlot, mais comme le matin, la dégustation s'avère assez compliquée, du fait de la météo du jour. Quant au Château Vieux Taillefer 2010, en bouteilles, son potentiel de garde ne fait aucun doute, de par son équilibre.

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Un domaine qui batit son avenir, étape après étape. La prochaine se situe au coeur de St Emilion et des Grands Crus Classés. En effet, Philippe Cohen a déniché un espace libre qui va lui permettre de construire les locaux nécessaires à son activité de négoce, mais aussi de planter quelques ares de merlot sur une parcelle restée en friche depuis quelques dizaines d'années et ce, sur les meilleurs terroirs de la Côte!... Avant toute chose, il ne manquera pas de solliciter l'avis de ses amis Lydia et Claude Bourguignon (décidément, la Bourgogne!), qui ne manqueront pas à leur tour, de se pencher sur le sol et le sous-sol de ce qui pourrait bien être une pépite cachée... Reportage à venir, ici-même, lors de la plantation.

Comme on peut le voir, Bordeaux ne compte pas forcément qu'une flotte de cuirassés, aptes à affronter la tempête et toutes les mers, parfois tumultueuses, de la planète. La région compte aussi quelques frêles esquifs bien menés, qui aiment régater et défier les lourds navires, mal armés pour tourner autour de trois ou quatre bouées d'un parcours olympique, continuant de filer sur leur aire, au moment où il faudrait virer de bord. L'ombre du Titanic ne planerait-elle pas sur le vignoble bordelais certains jours?... Pour nombre d'amateurs désormais, la médaille ne tombe pas forcément dans l'escarcelle du plus puissant. Faut-il y voir un idéalisme débridé ou un accès de lucidité?...

Vour pouvez retrouver ces deux vignerons respectivement aux pages 112 et 72 de Tronches de vin, le guide des vins qu'ont d'la gueule!...

Petite chronique en Anjou nature

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L'après-midi s'annonçait assez belle, même si la météo du moment n'était pas d'une exemplaire stabilité. Dans la voiture, j'avais quelques exemplaires de Tronches de vinà déposer chez Didier Chaffardon. Belle occasion de rencontrer quelques vignerons lecteurs, puisque j'avais également rendez-vous avec Sébastien Dervieux, alias Babass, ex-associé du Domaine des Griottes, avec Pat Desplats.

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Avec Didier, une précédente rencontre nous avait permis de faire le tour du sujet, vignes, vins, cuvées... Mais, avec le vigneron de St Mélaine sur Aubance, il y a toujours de la nouveauté, d'abord parce les millésimes se suivent, là comme ailleurs, mais ne se ressemblent pas, là encore plus qu'ailleurs. Chaff', c'est tout le contraire d'un blasé!... De toute façon, il n'est pas du genre à se laisser porter par la continuité sans changement. Il faut que ça bouge, il adore quand ses vins le surprennent, quand Mozart s'acoquine avec Wagner!... Tiens, comme cette cuvée de chenin 2012, qu'il va sans doute garder à part, si la tendance actuelle se confirme : des arômes de viognier, une dynamique et un équilibre de roussanne!... Clin d'oeil de la nature à ce Savoyard, qui fit une partie de ses classes dans le Sud-Est?... A trop aimer ce style de surprise, il doit provoquer un effet papillon d'un nouveau genre, au point que le chenin se fait rhodanien, le temps d'une vendange! Une touche de magie!...

A part ça, là comme dans le reste de la région, 2012 ne se montre pas très exaltant. Sauf exception, les lots sont plutôt dans un mode gourmand, mais la tension est en retrait. L'expression est parfois un brin diffuse, mais surtout diverse, ce qui tend vers une certaine confusion. Les assemblages ne seront pas simples... Cependant, chez Didier, il y a au moins une piste à suivre dans les trois couleurs : blanc, rosé et rouge.

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Parmi les dernières nouveautés, l'un des voeux du vigneron exprimé en 2012 est désormais exaucé. En effet, lui qui aspirait à vinifier quelques ares de grolleau, a enfin trouvé une parcelle (60 ares environ) de ce cépage. Selon ses dires, cette vigne se situe à l'écart, dans un endroit hors du commun, au point qu'il est étonnant qu'elle ne fut pas déjà arrachée par ses anciens propriétaires. Un défi à relever, comme Didier Chaffardon les aime! Avant de prendre le chemin de Beaulieu sur Layon, redécouverte de la cuvée Safran, désormais en bouteilles et du concentré de Layon, toujours en bonbonne, qui devrait porter le nom de Confiturine (tout un programme!), avec ses arômes hors du commun et un équilibre à se damner.

A Beaulieu, rendez-vous avec Babass, au coeur du village, rue Rabelais, la bien nommée. Je le découvre attablé avec Jean-François Chêné notamment, en train d'apprécier une cuvée de blanc de Damien Bureau. C'est l'heure de la pause, avant une séquence décavaillonage, dans une parcelle de Jean-François, située non loin du bourg, à peu près à mi-coteau, au dessus de la rivière. Le dévers n'est pas très marqué, mais tant le réglage de la machine que l'effort physique imposé, impliquent une attention de tous les instants. La taille de cette parcelle n'est pas terminée, mais le vigneron la reporte au maximum, vu sa réputation d'être quelque peu gélive. En fait, elle sera très bientôt taillée en à peine quelques heures, grâce à l'aide de vignerons du cru. L'entraide, un aspect des choses qui n'est pas un vain mot ici.

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Les vignes de Babass, quant à elles, sont situées sur la commune de Rochefort sur Loire, un peu en arrière du plateau sur lequel est implantée la grande antenne de l'émetteur TV, que les visiteurs ne peuvent manquer, dans le paysage qui domine le Layon. La vie du GAEC qui présidait aux destinées du Domaine des Griottes ayant pris fin en 2010, un partage a redistribué les cartes. Sébastien a finalement récupéré 2 ha 40 de vignes dans ce secteur, plantées en 1956 et 1957, où quelques altérations de roches schisto-gréseuses (si l'on en croit e-terroir de Techniloire) côtoient des limons de plateau. Il dispose là d'environ un hectare de chenin, 63 ares de grolleau et 80 ares de cabernet, y compris une petite parcelle de 24 ares (six rangs de chenin - 19 ares - et deux rangs de cabernet) plantée en 1989, par la famille Haquet, frères et soeurs, bien connus dans la région pour être les véritables précurseurs du bio et du vin nature, bien avant l'heure, si l'on peut dire. L'aîné, Joseph, est décédé voilà quelques années, mais on peut découvrir ce reportage assez récent de France 3, consacréà Anne et Françoise, qui ont certes cessé leur activité de vigneronnes, mais qui résident toujours du côté du Breuil, non loin de là.

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On peut penser que Babass se sent un peu l'héritier de ces deux octogénaires qui lui ont confié les arprents de cette micro-parcelle. L'attention qu'il leur porte au quotidien ou presque, en témoigne, lui qui est arrivé dans la région avec ses parents, dans sa plus tendre enfance. A l'adolescence, il a quelques copains fils de vignerons et s'oriente vers la vigne presque naturellement. Il suit quelques modules de formation pour adultes en viticulture et l'aventure débute.

La nouvelle situation impliquait également le recherche de nouveaux locaux. Il a donc trouvé une grange dans un hameau de Chanzeaux, qu'il va pouvoir aménager au mieux, avec salle des pressoirs (verticaux, dont un achetéà Suronde depuis peu) dès que possible, cuvier, espace de stockage... L'ensemble n'est pas rigoureusement hors d'eau (fluctuat nec mergitur!) et la température ambiante quelque peu fluctuante, mais ce dernier aspect n'est pas vraiment pour déplaire au vigneron, lorsque les fermentations lambinent...

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Côté cuvées,il peut y avoir trois ou quatre blancs selon les millésimes : Navine, sec (2500 bouteilles en 2011) et liquoreux, Nuées bulleuses, option pet' nat' et la sélection Joseph, Anne, Françoise, toujours à part et issue de la parcelle de 24 ares. En 2012, Babass souhaitait disposer d'un bon volume de bulles et va donc proposer 3500 bouteilles de Nuées bulleuses. Cependant, la récolte fut si maigre (puis rincée au final!) qu'il n'y aura pas de Navine cette année. 

Pour les rouges, Le Groll'n roll et Roc Cab' (respectivement composé de grolleau et de cabernet, chacun l'aura compris), les raisins sont encuvés entiers dans des cuves de 50 hl :

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"Je ferme bien le chapeau flottant et avec le poids, il y a une partie du raisin immergé dans le jus de tassement. Celui-ci fermente et assure le CO² pour le dessus. On peut donc dire qu'il y a une phase liquide en bas et une phase solide en haut. En 2011, il y avait tellement de jus que tous les raisins étaient immergés, expliquant peut-être une extraction plus traditionnelle. Au contraire, pour 2012, même avec des baies dont la peau était prête à craquer, le jus n'était qu'à la moitié du marc, ce qui donne au vin un côté plus primeur-carbo... Il n'y a pas de chauffage et généralement, on n'a pas beaucoup d'inertie dans la cuve, ce qui favorise une "infusion" plutôt qu'une "extraction" et qui, de surcroît, favorise aussi l'intégration des tannins de la rafle, qui sont néanmoins très intéressants. En plus, sans soufre, on constate une oxydation de l'ensemble des tannins, ce qui lisse vraiment et permet une certaine gourmandise (le côté aubergine confite...)."

La démonstration n'est pas rigoureusement académique, mais elle témoigne d'une grande sensibilité, point extrêmement important pour qui veut produire des "vins naturels" cohérents, en plus d'une part de rigueur au moment des vendanges et au cuvier. A noter que le vigneron de Beaulieu n'est pas un adepte des surmaturités et, de plus, privilégie des rendements moyens qui vont dans ce sens, oscillant entre 25 et 40 hl/ha selon l'année, ce qui parfois peut relever de la performance, lorsque le millésime réclame une attention de tous les instants. Au final, des rouges gourmands avec du caractère, qui séduisent notamment à l'export, vers des destinataires réclamant toujours plus ce type de vins "nature", comme au Danemark ou au Japon, par exemple. Ces vins, que d'aucuns qualifient de borderline parfois, font la démonstration qu'ils sont de plus en plus souvent universels et sans frontière. Pas seulement, parce qu'ils ont quitté leurs attributs conventionnels et qu'ils voyagent sous le vocable "vin de France", mais parce qu'ils aiment marcher pieds nus sur le sable, ne portant parfois qu'un vieux tee-shirt et un bermuda en jean, troué et aux franges délavées... Les "nature" vous gagnent?... Piquez une tête, cet été, ça vous évitera une prise de tête!...

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